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Excision : un médecin français a mis fin à la « malédiction »

Comme plus de 30 000 Françaises issues de l’immigration, Sokanaba et N’Deye ont été excisées dans leur petite enfance, mais elles ont eu au moins la chance de rencontrer le Dr Pierre Foldès, un chirurgien urologue français qui reconstitue depuis 25 ans les clitoris coupés. « Je suis sortie de cette malédiction, dit Sokanaba, 30 ans, qui s’est fait opérer en mai 2005 par le Dr Foldès. J’avais honte, surtout depuis l’adolescence quand j’ai commencé à avoir des petits amis. Maintenant, je me sens une femme comme les autres. » L’histoire de cette jeune Française d’origine malienne est tristement banale. Elle a cinq ans quand ses parents, des Maliens de l’ethnie bambara, l’emmènent en vacances dans leur village natal avec ses deux sœurs et son frère. Un jour, profitant de l’absence de leurs parents – « jamais ma mère, dit-elle, n’aurait laissé faire » –, deux vieilles femmes du village paternel les amènent, elle et ses sœurs, dans une case. « Je ne me rappelle pas de la douleur, dit-elle, mais du sang, tout ce sang et ma peur. » L’histoire de N’Deye est comparable. Née à Dakar, ses parents appartiennent à l’ethnie peule et la font exciser à l’âge de 3 ans. Elle aussi se souvient, sinon de la douleur, du moins de la cérémonie et du sang. Toutes deux ont eu relativement de la chance. On ne leur a coupé « que » la partie supérieure du clitoris et elles ont réchappé aux risques de septicémie et aux séquelles très courantes qu’engendrent ces mutilations sexuelles : incontinence, douleurs multiples, risques lors des accouchements… L’excision, une pratique héritée de l’Égypte pharaonique, s’est répandue dans toute l’Afrique subsaharienne et une partie de l’Afrique de l’Est mais aussi au Moyen-Orient et jusqu’en Indonésie. Selon l’OMS, 130 millions de femmes seraient excisées dans le monde, à raison de 3 millions de fillettes chaque année. Il y aurait dans les populations immigrées de l’Union européenne quelque 160 000 femmes et fillettes « mutilées ou menacées de l’être », affirme le Gams (Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles). « Quand j’ai entendu parler du Dr Foldès, se souvient Sokanaba, je me suis dit : au moins un homme qui pense aux femmes ! » Pierre Foldès, qui a « réparé » les clitoris de 1 200 femmes depuis huit ans, s’est intéressé aux victimes de ces rites culturels ancestraux lors de missions humanitaires en Afrique, il y a plus de 25 ans. Il opère dans sa clinique de Saint-Germain-en-Laye, en région parisienne, et est très fier d’avoir fait classer l’opération de restauration du clitoris comme acte de chirurgie réparatrice, obtenant ainsi le remboursement de la Sécurité sociale. Selon le Gams, le Dr Foldès, très demandé, fait école : il existe des consultations analogues à la sienne dans les hôpitaux Bichat et Rothschild à Paris, ainsi qu’à Créteil, en région parisienne.
Comme plus de 30 000 Françaises issues de l’immigration, Sokanaba et N’Deye ont été excisées dans leur petite enfance, mais elles ont eu au moins la chance de rencontrer le Dr Pierre Foldès, un chirurgien urologue français qui reconstitue depuis 25 ans les clitoris coupés.
« Je suis sortie de cette malédiction, dit Sokanaba, 30 ans, qui s’est fait opérer en mai 2005...