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EXPOSITION À l’Espace SD, jusqu’au 11 mars Deborah Pharès n’en fait qu’à sa tête

Plus d’une soixantaine d’affiches et cartes postales sont exposées à l’Espace SD jusqu’au 11 mars. Par des traits tracés sur papier, Deborah Pharès a su illustrer l’univers verbal bien de chez nous, ou ce qu’on appelle l’arabe courant, et animer ainsi le patrimoine linguistique libanais. C’est avec les moyens de bord (tout bêtes), un bout de papier et un crayon feutre, que la conceptrice a su reproduire ces phrases anecdotiques et bizarres qui colorent le langage usuel. Des expressions imagées, dont le point commun est tout simplement la tête (du corps), et qui peuplent inconsciemment le quotidien. Loin de se prendre pour une linguiste, Deborah Pharès, à la fois rédactrice publicitaire, graphiste et photographe, a fait cette démarche artistique «d’une part, pour m’amuser, dira-t-elle, et pour démontrer, d’autre part, combien la langue arabe (que j’aime beaucoup) est vivante et fleurie». L’artiste n’en est pas à sa première expérience animée. En 2001, elle participe à l’atelier de l’ALBA sur le thème «Dialogue des cultures dans un jardin de sourds» et crée une installation au Centre culturel français qui s’intitule «Applaudissez». En 2003, elle crée «Taxi Cow» en collaboration avec sa collègue Yasmina Baz, dans le cadre du projet «Expo Cows» qui sera suivi l’année suivante par une autre installation sur le thème du Liban. Des idées plein la tête D’autres projets occupent la jeune artiste infatigable, comme ce concours d’illustrations de livres pour enfants qui l’emmènent sur la trace des grands bédéistes en Belgique ou ce projet de conception de boîtes qui lui fait créer avec Élie Tanios le label «Boxes Inc» en 2005. Avec l’exposition «Chi brass chi bala rass», Pharès aborde encore un nouveau virage. «Cette exposition n’est pas un aboutissement en soi, souligne-t-elle, elle est à la tête d’une longue série (une tête de liste, dirait-on) qui s’articulera autour du langage libanais. Aujourd’hui la tête et peut-être demain les pieds, les mains, qui sait?» Sur son petit carnet où elle a griffonné toutes les expressions et tous les termes qui lui passaient par la tête, elle a demandé à son entourage de le lui enrichir par ses propres idées. Une manière à elle d’ouvrir les yeux de tout le monde sur cette langue qui véhicule parfois, et à notre insu, tant d’images drôles et bizarres. Au fil des «Tanjar rasso», «Rasso Batikha», «Talatt rasso» ou «Rass el-Hayyé», «Ala rassé», «Hat Rasso bi rasso». Au fil des phrases, des verbes, des qualificatifs, les affiches et cartes postales de Deborah Pharès regroupées en thèmes retracent l’évolution de cette logorrhée truculente. Nourrie des illustrations de Sempé, l’artiste, qui croit dans l’impact du simple point ou de la seule ligne, a aujourd’hui, au bout de six mois de travail, de la tendresse pour ce «Abou el-Rass» qu’elle a créé. C’est pourquoi elle ne tardera pas à lui faire des frères. C.K.
Plus d’une soixantaine d’affiches et cartes postales sont exposées à l’Espace SD jusqu’au 11 mars. Par des traits tracés sur papier, Deborah Pharès a su illustrer l’univers verbal bien de chez nous, ou ce qu’on appelle l’arabe courant, et animer ainsi le patrimoine linguistique libanais.
C’est avec les moyens de bord (tout bêtes), un bout de papier et un crayon feutre, que...