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Pour la première fois, un chef d’État occidental s’est exprimé devant le Majlis Chirac, témoin satisfait d’une « politique de renouveau » saoudienne

Premier chef d’État occidental à s’exprimer devant le Conseil consultatif saoudien – le Majlis –, Jacques Chirac a salué hier, au second jour de sa visite en Arabie saoudite, la « politique de renouveau et de croissance » engagée « dans un esprit de démocratie » par le roi Abdallah. Dix ans après avoir noué un « partenariat stratégique » avec Ryad, le président français a rendu hommage au « rôle modérateur » du royaume dans les crises régionales et internationales, dont celle de l’Irak. Le roi « s’emploie avec sagesse et expérience à doter son pays des moyens de répondre aux défis qui s’annoncent pour les prochaines décennies », a-t-il estimé dans l’hémicycle tout en marbre et dorures, où les délégués siègent face à des écrans d’ordinateur dernier cri. Le Majlis, dont les membres sont nommés par le roi, est parfois considéré comme un embryon de Parlement sur lequel Abdallah pourrait s’appuyer pour poursuivre l’ouverture de la vie politique de son pays à la société civile. « Des développements tels que l’introduction du suffrage pour le renouvellement des conseils municipaux, dans un esprit de démocratie, ou l’arrivée des femmes dans les organes directeurs des Chambres de commerce, ont été suivis avec sympathie en France et dans le monde », a assuré Jacques Chirac. Sous l’impulsion de Abdallah, considéré comme moins rigoriste qu’une partie de son entourage, le royaume a connu l’an dernier ses premières élections municipales au suffrage universel, quoique exclusivement masculin. Pour faire bonne mesure, le souverain a ajouté d’autres femmes nommées par ses soins aux élues des conseils des Chambres de commerce. Cependant, les Saoudiennes ne peuvent toujours pas conduire et n’ont pas le droit de vote. Choc des ignorances Parce qu’elle observe « avec intérêt » l’impulsion donnée par Abdallah au premier producteur mondial de pétrole et en apprécie les « résultats prometteurs », la France souhaite « accompagner ses efforts », a expliqué Jacques Chirac, qui est accompagné par une délégation d’hommes d’affaires français. Un mois après la crise des caricatures de Mohammad, qui a vu se dresser une partie des musulmans contre l’Occident, Jacques Chirac a également repris un autre de ses thèmes fétiches, le « dialogue des cultures », seule issue possible, selon lui, face au terrorisme qui se nourrit des « incompréhensions ». « Fortes d’une identité forgée par l’histoire et la culture, l’Arabie saoudite et la France peuvent unir leurs efforts pour faire échec à ceux qui, en attisant le feu des fanatismes, provoquent un triste “choc des ignorances” qualifié de “choc des civilisations” », a-t-il souligné. Inauguration d’une exposition sur l’art islamique Jacques Chirac a, par ailleurs, inauguré hier à Ryad une exposition sur l’art islamique, unique en son genre et coorganisée par les musées de Ryad et du Louvre. C’est la première fois que Ryad organise une exposition d’œuvres provenant d’un pays étranger et c’est aussi l’exposition la plus importante que le musée français du Louvre présente dans un pays du monde arabe. L’exposition, intitulée « Formes et couleurs dans l’art islamique – Les collections du Louvre », rassemble jusqu’à fin mai 104 œuvres des origines de l’islam au début du XXe siècle. À noter qu’à Paris, le réaménagement du département des Arts de l’islam du Louvre bénéficie d’un don exceptionnel de 17 millions de la part du prince saoudien al-Walid ben Talal, neveu du défunt roi Fahd. Cinquième fortune du monde, très lié à la France et deuxième actionnaire d’Euro Disney-Paris, qui possède certains des plus prestigieux hôtels au monde, le prince al-Walid ben Talal avait été nommé lundi dernier commandeur de la Légion d’honneur par Jacques Chirac.
Premier chef d’État occidental à s’exprimer devant le Conseil consultatif saoudien – le Majlis –, Jacques Chirac a salué hier, au second jour de sa visite en Arabie saoudite, la « politique de renouveau et de croissance » engagée « dans un esprit de démocratie » par le roi Abdallah.
Dix ans après avoir noué un « partenariat stratégique » avec Ryad, le président français a...