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Actualités - CHRONOLOGIE

Peinture Avec Cézanne-Pissarro 1865-1885, le musée d’Orsay célèbre l’année Cézanne

«Cézanne a subi mon influence à Pontoise et moi la sienne. Parbleu, nous étions toujours ensemble ! » Avec ces mots de Pissarro en préambule, l’exposition Cézanne-Pissarro 1865-1885 au musée d’Orsay, à Paris, célèbre l’année Cézanne en présentant l’œuvre croisée de deux peintres amis. Jusqu’au 28 mai, l’exposition, forte de quelque 60 toiles dont une part non négligeable vient de collections particulières, met en valeur la parenté autant que les différences de l’art de Paul Cézanne (1839-1906) et de Camille Pissarro (1830-1903) pendant les deux décennies démarrant leur carrière. « C’est Renoir qui raconte avoir vu arriver un jour de 1863 dans le camp impressionniste ces deux fameuses recrues », raconte Sylvie Patin, commissaire de l’exposition conçue par Joachim Pissarro, l’arrière-petit-fils du peintre, réalisée en partenariat avec le Museum of Modern Art de New York et le Los Angeles Country Museum of Art. Les deux artistes s’étaient connus en 1861 à Paris dans l’atelier du peintre suisse. « Pissarro a vu très tôt que Cézanne serait quelqu’un de très fort », indique Mme Patin. De fait, les deux hommes vont se lier d’amitié et travailler ensemble en Région parisienne où ils sont installés, avant que Cézanne ne retourne définitivement en Provence. Leurs autoportraits et portraits croisés de l’un exécutés par l’autre ouvrent l’exposition, qui a choisi de présenter par paires les œuvres des deux artistes, par ordre chronologique et dans des sections thématiques (natures mortes, Pontoise et Auvers 1872-1875, etc.). Le visiteur pourra alors, privilège rarissime car les œuvres sont d’ordinaire disséminées, admirer une vue de Louveciennes exécutée par les deux artistes exactement du même point de vue, tout comme La côte du Jalais ou Le clos des Mathurins. Dans le jardin de Maubuisson à Pontoise, près de Paris, «ils choisissent tous deux le même cadrage, mais le verger de Pissarro est impressionniste, alors que Cézanne dépouille le premier plan », explique Mme Patin. « Pissarro a un œil plus panoramique, alors que Cézanne s’approche davantage du motif. Chez Pissarro, les paysages sont habités de petites figures humaines, pas chez Cézanne, qui a une vision plus austère », ajoute-t-elle. « Pissarro a incité Cézanne à travailler dans la nature, Cézanne de son côté a aidé Pissarro à s’exprimer, lui a donné une touche plus construite », affirme Mme Patin. Le travail commun se terminera en 1885. Pissarro aura su apprivoiser le Provencal bourru, qu’il surnommait le « mouton à cinq pattes ». Cézanne, de son côté, reconnaîtra un an avant sa mort sa dette envers « l’humble et colossal Pissarro », décédé en 1903. L’année Cézanne, qui marque le centenaire de la mort de l’artiste, donnera lieu à une seconde grande exposition, Cézanne en Provence du 9 juin au 17 septembre au musée Granet d’Aix-en-Provence (Sud-Est).
«Cézanne a subi mon influence à Pontoise et moi la sienne. Parbleu, nous étions toujours ensemble ! » Avec ces mots de Pissarro en préambule, l’exposition Cézanne-Pissarro 1865-1885 au musée d’Orsay, à Paris, célèbre l’année Cézanne en présentant l’œuvre croisée de deux peintres amis.
Jusqu’au 28 mai, l’exposition, forte de quelque 60 toiles dont une part...