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ENVIRONNEMENT - La marine américaine transforme ses vieux navires en récifs artificiels L’ « Oriskany », de porte-avions en porte-poissons

La marine américaine a choisi de transformer certains de ses vieux navires de guerre en récifs artificiels après en avoir retiré les produits toxiques, et inaugurera ce programme en coulant en mai un ancien porte-avions au large de la Floride. L’armée américaine a été autorisée, il y a deux ans, par le Congrès à utiliser cette solution pour ses vaisseaux mis hors service. « C’est une des méthodes que nous utilisons pour nous en débarrasser », explique à l’AFP Pat Dolan, directrice adjointe à la communication au commandement naval des systèmes maritimes de l’US Navy. Les navires de guerre désarmés sont généralement envoyés à la casse, ou bien transformés en musées, vendus à des armées étrangères ou encore coulés lors d’exercices militaires. Selon la marine américaine, créer des récifs artificiels représente de nombreux avantages. Cela « fournit des récifs pour les activités de plongée et de pêche, ce qui permet de protéger les récifs naturels », affirme sur son site Web son unité chargée de gérer les navires mis hors service. Progressivement, les éponges, les coraux, les plantes vont se développer sur la coque du navire, attirant ensuite les poissons. Selon l’US Navy, ces récifs artificiels peuvent aussi « apporter des bénéfices économiques à la population locale en augmentant les revenus touristiques et commerciaux liés aux activités de pêche et de plongée ». L’ancien porte-avions Oriskany va devenir le premier récif artificiel créé par la marine américaine, après l’accord donné par l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA). Il s’agira d’un des plus grands récifs artificiels au monde, et il servira de site de plongée et de pêche. Le navire, qui a été débarrassé des autres produits toxiques qu’il contenait, comme l’amiante, le fuel, les peintures, les PCB (biphényles polychlorés) sous forme liquide, a encore 317 kilos de résidus de PCB sous forme solide, qui ont été jugés impossibles à retirer complètement. L’EPA a estimé que ces résidus de PCB ne poseraient pas « de risque inacceptable pour l’environnement et la santé humaine », après avoir examiné les études menées par la marine pour savoir quelles seraient les conséquences, sur le long terme, pour l’environnement de ces produits toxiques au contact de l’eau de mer. Les PCB sont des produits cancérigènes qui ne sont plus guère utilisés aujourd’hui. Par le passé, ils ont été largement employés dans la composition de solvants et de fluides isolants pour les transformateurs électriques. Le feu vert de l’EPA devrait permettre à la marine américaine de couler en mai, avant le début de la saison des cyclones, l’ancien porte-avions à 37 kilomètres au large de la ville de Pensacola (Floride) dans le golfe du Mexique, selon Pat Dolan. Le navire, long de 270 mètres et pesant 32 000 tonnes, est actuellement amarré à Beaumont (Texas). Inauguré en 1950 et mis hors service en 1976, il a servi pendant les guerres de Corée et du Vietnam. Le projet a pris du retard et son coût a grimpé. Selon le journal local Pensacola News Journal, l’ensemble coûtera au total 19 millions de dollars, mais pourrait rapporter 92 millions de dollars chaque année au comté d’Escambia en revenus touristiques, selon une étude de l’Université d’État de Floride datant de 2004. D’autres navires de guerre devraient suivre l’exemple de l’Oriskany. Actuellement, huit d’entre eux sont considérés par la marine comme étant potentiellement candidats à devenir des récifs artificiels, précise Pat Dolan.

La marine américaine a choisi de transformer certains de ses vieux navires de guerre en récifs artificiels après en avoir retiré les produits toxiques, et inaugurera ce programme en coulant en mai un ancien porte-avions au large de la Floride. L’armée américaine a été autorisée, il y a deux ans, par le Congrès à utiliser cette solution pour ses vaisseaux mis hors...