Rechercher
Rechercher

Actualités

Nucléaire Les États-unis devraient changer de stratégie vis-à-vis de l’Iran

Face à l’impasse actuelle sur le dossier nucléaire iranien, certains experts prônent le dialogue et proposent d’offrir des mesures incitatives à la République islamique lui permettant notamment d’enrichir son uranium, mais avec un calendrier et des limites. Selon ces experts, un débat devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur le dossier nucléaire iranien ne se traduira pas par des sanctions, et la dernière proposition des Russes (transférer en Russie les activités d’enrichissement nucléaire iraniennes) pour sortir de la crise a peu de chances d’aboutir. « Le problème est que toutes les démarches jusqu’à présent ne paraissent produire aucun résultat satisfaisant », a expliqué lundi Gareth Evans, ancien ministre des Affaires étrangères australien et responsable d’un club de réflexion – International Crisis Group (IGC) – basé à Bruxelles. M. Evans était à Washington pour exprimer le point de vue de son club de réflexion et les moyens à mettre en œuvre pour sortir du conflit. Pour lui, la seule option diplomatique réaliste qui reste est de proposer à l’Iran d’enrichir son uranium, mais pas immédiatement et de manière limitée, et de lui promettre d’autres mesures d’encouragement. « Ces mesures se résument à supprimer toutes les sanctions commerciales, diplomatiques... qui frappent actuellement l’Iran, à soutenir ce pays pour qu’il accède à l’OMC (Organisation mondiale pour le commerce) et à lui offrir, bien sûr, des garanties sécuritaires », explique-t-il. Mais les Occidentaux devront se faire violence pour permettre à l’Iran un « enrichissement limité » de son uranium et reconnaître ainsi que Téhéran a le droit d’enrichir de l’uranium pour ses propres besoins énergétiques, a-t-il ajouté. En retour, l’Iran devrait accepter certaines conditions, dont le report de son processus d’enrichissement pendant un certain nombre d’années. De leur côté, l’Union européenne, la Russie et la Chine devront s’engager à imposer des sanctions si l’Iran rejette ou viole le contrat. M. Evans reconnaît que sa proposition peut être considérée par des politiques à Washington comme une « capitulation face aux forces de l’ombre ». Mais en cas de frappe militaire américaine, les États-Unis risquent un enlisement en Iran comme en Irak. Ils peuvent également se retrouver dans la même situation qu’avec la Corée du Nord, à savoir un blocage total des négociations alors que Pyongyang a la bombe atomique. D’autres experts à Washington admettent que la diplomatie menée jusqu’à présent par les Européens sur l’Iran a été inefficace, et qu’une approche nouvelle, plus directe, est nécessaire. « Une stratégie qui consiste à faire négocier nos alliés avec l’Iran pour que Téhéran accepte des concessions alors que nous (les Américains), au même moment, condamnons le régime islamique et versons des fonds pour le déstabiliser politiquement n’est pas une politique qui peut réussir », a souligné l’ancien responsable américain de la Sécurité intérieure Zbigniew Brzezinski la semaine dernière. Certains sont toutefois sceptiques sur le fait que d’autres options, hors celle militaire, puissent fonctionner avec le régime de Téhéran. « Je pense que nous arrivons à un moment de vérité (...) et la possibilité que cela se termine par une guerre progresse », a indiqué à l’AFP James Phillips, un expert sur l’Iran d’un club de réflexion conservateur, Heritage Foundation. Il pense que des frappes militaires contre l’Iran, si elles se réalisent, ne seront pas uniquement liées au dossier militaire, mais seront plutôt motivées par ses liens avec le terrorisme. « Je pense que l’Iran va être attrapé la main dans le sac en train de financer le terrorisme, et il y a une très forte possibilité que les États-Unis répliquent militairement », a-t-il poursuivi. Une analyse globalement partagée par John Pike, directeur de GlobalSecurity.org, un autre club de réflexion, qui croit que Washington va lancer des attaques ciblées sur les installations nucléaires iraniennes. Jocelyne ZABLIT/AFP
Face à l’impasse actuelle sur le dossier nucléaire iranien, certains experts prônent le dialogue et proposent d’offrir des mesures incitatives à la République islamique lui permettant notamment d’enrichir son uranium, mais avec un calendrier et des limites.
Selon ces experts, un débat devant le Conseil de sécurité de l’ONU sur le dossier nucléaire iranien ne se...