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Nouveau gouvernement, anciens défis

Pour la première fois depuis sa création, le Hamas a officiellement pris hier les rênes du pouvoir dans les territoires palestiniens. Grand vainqueur des élections législatives du 25 janvier dernier, le mouvement radical aura à relever de nombreux défis tant au niveau national qu’international. Sur la scène interne, la tâche du Hamas devra se concentrer sur la lutte contre la corruption qui a longtemps entaché le Fateh, et contre le chaos sécuritaire qui a failli tourner à la guerre civile dans la bande de Gaza, après le retrait israélien. Sur la scène externe, le nouveau gouvernement palestinien, dirigé par Ismaïl Haniyeh, devrait regagner le soutien de la communauté internationale afin de surmonter la crise financière qui le guette, et cela en assumant ses responsabilités politiques et en renonçant à la violence. Il est donc demandé au Hamas, alors qu’il est au pouvoir, de réviser ses principes fondateurs et idéologiques afin de garantir sa survie, diplomatique du moins. Il lui est également demandé de cesser son appui à la lutte armée – l’une des sources principales de sa popularité – et de reprendre les négociations de paix en exécutant la « feuille de route » établie par le quartette. En d’autres termes, il est demandé au Hamas de devenir le Fateh et à Haniyeh de devenir Abbas… Mais face à l’intransigeance de Washington qui le qualifie d’organisation « terroriste » et devant l’impuissance, voire l’indifférence, des pays arabes, le Hamas ne voit actuellement d’autres solutions que de se jeter dans les bras accueillants de la République islamique d’Iran, ennemie jurée d’Israël et des États-Unis, afin de garantir sa sécurité financière et militaire. En effet, l’attitude actuelle de l’Administration Bush risque fortement de radicaliser encore plus ce mouvement, déjà très radical. Mais qu’entend réellement Washington par ces pressions accrues sur le Hamas ? En gelant leur aide financière à l’Autorité palestinienne, les États-Unis ne cherchent pas uniquement à arracher du Hamas une reconnaissance de l’État hébreu. Plusieurs pays arabes n’ont jusqu’à ce jour pas reconnu l’existence d’Israël et malgré cela, Washington continue d’entretenir avec eux les meilleures des relations financières, culturelles et diplomatiques. Alors pourquoi cette pression sur le Hamas ? Pour l’obliger à de majeures concessions avant même qu’il ne forme son nouveau gouvernement et donc à le faire se soumettre aux exigences US ? La communauté internationale finira sans doute par comprendre qu’avec ou sans pression, le mouvement islamiste devra un jour ou l’autre s’asseoir à la table de négociations avec les dirigeants israéliens. La reconnaissance viendrait alors d’elle-même. Les pressions, elles, ne feront qu’ajourner ces discussions et creuser encore plus le fossé entre le monde arabo-musulman et les Occidentaux. Rania MASSOUD
Pour la première fois depuis sa création, le Hamas a officiellement pris hier les rênes du pouvoir dans les territoires palestiniens. Grand vainqueur des élections législatives du 25 janvier dernier, le mouvement radical aura à relever de nombreux défis tant au niveau national qu’international. Sur la scène interne, la tâche du Hamas devra se concentrer sur la lutte contre la...