Reprendre le flambeau

Un an déjà depuis la catastrophe qui a endeuillé notre pays. Un an de peine, de colère, d’espoir et de désillusion. Essayons de regarder cette année passée depuis le martyre de notre bien-aimé président Rafic Hariri. Soyons objectifs et réfléchissons à tête froide afin d’analyser les événements politiques qui ont marqué ces 365 jours. Je peux dire que le paysage n’est pas tellement réjouissant. Nous nous battons, presque tous les jours, par médias interposés, dans un ouragan de prises de position aussi contradictoires les unes que les autres, et cela au sein même d’un groupe qui, normalement, doit être homogène. Malheureusement, ce sont les intérêts personnels qui prévalent. Nous nous sommes repliés chacun sur sa communauté. Ce n’est certainement pas ce qu’aurait souhaité le président Hariri, lui qui était le chantre d’un laïcisme politique total, sujet qui lui tenait à cœur et dont nous avons longuement discuté avec lui. Laissons nos convictions religieuses et communautaires au fond de notre âme. La preuve de ce que j’avance, on la trouve dans ce dimanche 5 février, une journée noire. Comment parler d’une nation si beaucoup ne se sentent même pas citoyens ou ne savent pas ce que cela signifie? Réveillez-vous, messieurs les politiciens émérites, et arrêtez vos querelles mesquines ; travaillez à l’éducation de votre peuple et à son développement. Reprenons le flambeau de Rafic Hariri, celui d’un Liban libre et souverain. Si tout cela se réalise, ce sera le plus bel hommage que nous pourrons lui faire dans l’au-delà. Attention, le legs et la nation sont en péril. Dr Riad EL-ALAILI Membre du conseil municipal de Beyrouth