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Actualités - CHRONOLOGIE

CINÉMA - « Grbavica », une fiction sur le Sarajevo d’après-guerre Une mère bosniaque, violée pendant la guerre, émeut la Berlinale

« Grbavica », portrait poignant d’une mère confrontée aux démons de son passé dans le Sarajevo d’après-guerre, a ému hier les festivaliers berlinois, qui ont aussi découvert « A Prairie Home Companion » de Robert Altman, avec Meryl Streep en chanteuse de country. Pour son premier long-métrage de fiction, la cinéaste bosniaque Jasmila Zbanic, 31 ans, a choisi de replonger dans l’histoire récente de son pays à travers le parcours d’Esma, qui élève seule sa fille Sara dans le quartier de Grbavica. Leurs rapports sont tendus, d’autant plus que Sara ignore qu’elle est le fruit d’un viol par un Serbe dont sa mère fut victime dix ans plus tôt dans un camp d’internement. Loin d’imaginer la terrible réalité, Sara croit qu’elle est la fille d’un combattant bosniaque mort en héros sur le front. Sans tomber dans le mélodrame, cette fiction inspirée de témoignages de victimes de drames semblables montre la difficulté de se reconstruire lorsqu’on n’arrive pas à évoquer et admettre son passé. « Un viol, c’est quelque chose qui détruit complètement la femme et sa famille. Je voulais parler d’une femme qui avait eu un enfant suite à un viol, un enfant de quelqu’un pour qui elle ressent de la haine », a déclaré la réalisatrice lors d’une conférence de presse où elle a été chaudement applaudie. « J’ai le sentiment qu’à travers ce film, j’ai évoqué l’ambiance qui règne en ce moment en Bosnie. Il faut absolument parler de ce qui s’est passé pour pouvoir avancer », a-t-elle affirmé, évoquant « les femmes enfermées dans les camps de concentration jusqu’au jour où l’avortement était impossible (6-8 mois) ». Le personnage d’Esma est interprété magistralement par Mirjana Karanoic, pour qui ce film « est une ouverture pour continuer de vivre avec cette terrible vérité sur ce que les gens se sont faits dans cette région, en Bosnie, mais aussi dans tous les pays de l’ex-Yougoslavie ». Également présenté en compétition hier à Berlin, A Prairie Home Companion, dernier opus de Robert Altman, est construit autour de la dernière diffusion d’une célèbre émission de radio américaine. Sur fond de passions, de malentendus et de disputes, Robert Altman, distingué en 2002 par un Ours d’or pour l’ensemble de son oeuvre, livre une nouvelle fois un portrait sans complaisance de la société américaine après Short Cuts (1993) et Prêt-à-porter (1994). Le cinéaste américain, qui fêtera ses 81 ans le 20 février, devait faire dans la soirée la joie des paparazzi en foulant le tapis rouge du Palais de la Berlinale aux bras de l’une des interprètes principales du film, Meryl Streep.

« Grbavica », portrait poignant d’une mère confrontée aux démons de son passé dans le Sarajevo d’après-guerre, a ému hier les festivaliers berlinois, qui ont aussi découvert « A Prairie Home Companion » de Robert Altman, avec Meryl Streep en chanteuse de country.

Pour son premier long-métrage de fiction, la cinéaste bosniaque Jasmila Zbanic, 31 ans, a choisi de replonger...