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Actualités - CHRONOLOGIE

Toulouse-Lautrec/Rheims: deux vues des «petites femmes de Paris» à Rotterdam

Heureux hasard du calendrier, deux expositions: Paris la nuit de Henri de Toulouse-Lautrec et une Rétrospective de Bettina Rheims donnent à voir dans le même espace le Kunsthal de Rotterdam, deux versions des «petites femmes de Paris». Près d’un siècle séparent ces deux artistes mais, si les techniques sont différentes, les points communs entre les deux œuvres sont nombreux. «Ce n’est pas le hasard qui les a réunis ici, car ce genre d’exposition ne s’improvise pas, mais le calendrier a bien fait les choses», reconnaît la porte-parole du musée Femke van der Stoep. Le visiteur commence – chronologiquement – par le rez-de-chaussée du Kunsthal et pénètre dans l’univers de Toulouse-Lautrec (1864-1901). Restreint par ses jambes atrophiées, le jeune Henri peint la fougue des chevaux qu’il ne peut plus monter et quelques portraits des êtres qui peuplent son enfance. «Monté» à Paris, il apprend à développer le talent enfoui en lui, et découvre Montmartre. Son art explose à la fréquentation des danseuses, prostituées, patrons de cabaret, dans les bordels et les criques. À la gouache, en peinture ou en lithographie, ce sont bien sûr ses femmes qui frappent avant tout l’imagination. Contours nets, foncés, couleurs vives occupant de vastes espaces. Le dessin de Toulouse-Lautrec est sobre et pourtant le résultat, ses affiches sont devenues une des icônes de cette époque «fin de siècle», mélange de fête et de désespoir. Paris la nuit est une revue très complète de l’œuvre graphique de Toulouse-Lautrec, composée en grande partie des œuvres de la Kunsthalle de Tübingen (Allemagne). Deux étages plus haut, le Kunsthal plonge dans l’univers glamour et pourtant plastique, étrange, de la photographe Bettina Rheims, née en 1952. De la série des débuts Animal aux portraits de Shanghai, elle passe par des clichés qui ont, eux aussi, atteint le rang d’icônes, et rappellent étrangement les Toulouse-Lautrec vus plus tôt. «Female trouble», «Chambre close», «Pourquoi m’as-tu abandonnée»... les photos de jeunes femmes et de transsexuels sont soigneusement mises en scène. Les contrastes soulignés par ces traits – souvent du rouge, rouge à lèvre – que la photographe sème sur ses clichés, et qui aimantent le regard. Les corps occupent l’espace, les poses sont troublantes. Toute une ambiance d’alcôve, d’ambiguïté, de malaise et d’illusion de fête est orchestrée pour être fixée sur la pellicule. Le visiteur est un voyeur. (Paris la nuit, près de 300 œuvres de Toulouse-Lautrec au Kunsthal de Rotterdam jusqu’au 5 juin 2006.) Rétrospective, 130 photographies de Bettina Rheims, Kunsthal Rotterdam. Catalogue 39,00 euros. www.kunsthal.nl)
Heureux hasard du calendrier, deux expositions: Paris la nuit de Henri de Toulouse-Lautrec et une Rétrospective de Bettina Rheims donnent à voir dans le même espace le Kunsthal de Rotterdam, deux versions des «petites femmes de Paris».
Près d’un siècle séparent ces deux artistes mais, si les techniques sont différentes, les points communs entre les deux œuvres sont...