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Actualités - CHRONOLOGIE

Un peu plus de... Les faiseurs de tubes en France

Natasha St Pier sort un nouvel album, Longueur d’ondes, mais elle ne l’a pas confié dans son intégralité, cette fois, aux faiseurs de tubes, Lionel Florence et Pascal Obispo. Ce qui n’est pas plus mal. Parce que lorsqu’on a tendance à travailler avec des «songwriters» qui écrivent un peu pour tout le monde, on finit par ne plus ressembler à personne… Aujourd’hui, les faiseurs de tubes, il y en a beaucoup. De l’époque où Gainsbourg faisait chanter de belles femmes (Deneuve, Adjani, Bardot, Anna Karina et autres), on est bien loin. Mais c’était du Gainsbourg après tout. Le problème, c’est qu’en ce moment, on confond beaucoup le parolier et le faiseur de tubes. Le parolier écrit pour un chanteur un texte censé lui ressembler. Pierre Delanoë est celui qui a écrit pour Bécaud Et maintenant ou Nathalie, L’été indien, Et si tu n’existais pas ou Champs-Élysées pour Joe Dassin, Le France, Les vieux mariés pour Sardou, Un beau roman le tube de Fugain, et bien d’autres grands succès de la chanson française. Il y eut aussi Eddy Marnay: Les moulins de mon cœur avec Michel Legrand en 1968, Le temps des fleurs, Ma fille pour Reggiani, ou encore Je vais à Rio, Le mal-aimé et Cette année-là pour Claude François. Dans les années 70-80, c’était au tour de Barbelivien de travailler pour les autres: Gilbert Montagné, Patricia Kaas, Hervé Villard, mais aussi Michèle Torr, Enrico Macias, Philippe Lavil, etc. On connaît aussi le succès des chansons signées Étienne Roda-Gil. Pour Julien Clerc, bien sûr, mais aussi Joe le taxi, Mirador pour Johnny. Eux, ce sont des paroliers, et des paroliers, la chanson française en a eu et en a toujours beaucoup: Jean-Jacques Debout, Luc Plamondon, etc. Puis vint le temps où des chanteurs se sont mis à écrire pour les autres, on est dans les années 80: Berger, Goldman… Mais aujourd’hui, les véritables faiseurs de tubes ne font plus partie de cette famille-là. Depuis une dizaine d’années, ils ne sont plus des paroliers au service des chanteurs. Les faiseurs de tubes se distinguent dans deux catégories: les majors de connivence avec les chaînes télé qui lancent des tubes (tubes de l’été ou star de télé-crochets), comme La lambada, La Macarena et autres Tic tic tac pour les chansons de l’été, et Star Academy (TF1), les L5 (M6) et là, M. Pokora (rescapé de Pop Star, lui aussi) et même des boys band à l’époque où ça marchait ! Gérard Louvin et TF1 montent le groupe Alliage, M6 lance les Worlds Appart. Et pour couronner le tout, les majors qui sont devenues superpuissantes imposent à leurs artistes des passages dans le prime de la Star Ac’ sur TF1. Voilà les grands faiseurs de tubes d’aujourd’hui: les majors et les télés ! (sic). Mais les auteurs-compositeurs ne sont pas en reste non plus. Le duo Lionel Florence/Pascal Obispo n’arrête pas. D’ailleurs, on n’écoute plus du Obispo «pour» Natasha St Pier ou Florent Pagny, mais du Obispo «par» Natasha St Pier ou Florent Pagny. C’est la chanson qui compte et non l’artiste. C’est à qui prendra le morceau en premier. On lance un «chanteur-produit», on matraque sa chanson à la télé et on le jette à la poubelle. Qui se souvient de Daddy DJ, des No Unlimited ? Personne. Mais ils ont brassé beaucoup d’argent et sont passés aux oubliettes. Dommage pour la diversité culturelle… Heureusement qu’il y a encore des artistes de talent qui sortent de cette «yoghourtisation» générale. Encore un peu d’Obispo?
Natasha St Pier sort un nouvel album, Longueur d’ondes, mais elle ne l’a pas confié dans son intégralité, cette fois, aux faiseurs de tubes, Lionel Florence et Pascal Obispo. Ce qui n’est pas plus mal. Parce que lorsqu’on a tendance à travailler avec des «songwriters» qui écrivent un peu pour tout le monde, on finit par ne plus ressembler à personne… Aujourd’hui,...