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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - À la galerie Rochane jusqu’au 9 février Leila Beydoun Chalabi et les battements d’ailes de papillons

Tout en couleurs et en transparence, les œuvres qui sont présentées à la galerie Rochane jusqu’au 9 février dévoilent le jardin secret de Leila Beydoun Chalabi. Un lieu où s’entrelacent, dans un flot de lumière, naissance, éphémère et périssable. Sur papier carton ou sur lavis, reproduites au moyen de gouache et d’encre de Chine, d’une part, et de techniques mixtes, de l’autre, les images de fleurs et de papillons ne font que traduire la fugacité du temps. « A-t-on jamais essayé de tenir entre ses doigts les ailes d’un papillon ? » demande Leila Beydoun Chalabi. « C’est tellement volatile qu’elles se réduisent aussitôt en poussière. En faisant mes propres recherches, le papillon m’est apparu un jour comme le moyen adéquat d’exprimer l’éphémère ; la beauté qui, à peine éclose, tend à s’évanouir. Au fur et à mesure que j’avançais dans mon travail, les brosses et les pinceaux devenaient mes complices puisqu’il leur suffisait d’un trait, d’une ligne ou d’une couleur pour exprimer l’inexprimable et atteindre l’intouchable », confie-t-elle. Discipline et rigueur L’observation et l’étude approfondie des choses l’amènent à repousser sans cesse les limites de ses connaissances picturales pour enfin sonder les abysses du temps. Car, à travers la représentation des fleurs (qui a été le point de départ de ses œuvres), ou celle des papillons (sur laquelle s’articulent ses toiles actuelles), c’est finalement le temps que l’artiste interroge. Définir le moment dans sa durée, depuis sa naissance jusqu’à sa disparition, telle est la démarche ultime de Leila Beydoun Chalabi. Pour cette artiste établie à Paris depuis 1985, la peinture a toujours été un plaisir qu’elle va concrétiser par des études d’art poursuivies au Beirut University College for Women puis, quelques années plus tard, au Beirut University College. Mais c’est lorsqu’elle rejoint l’Académie Saint-Roch (Paris), dirigée par Jean Berthole, que Leila Beydoun Chalabi va trouver, dans la rigueur et la discipline, un autre genre d’enchantement. Une sorte de jouissance ineffable qu’elle se hâtera de partager avec les autres à travers les expositions successives. Durant plus de quinze ans, son atelier, transformé en laboratoire, sera l’écrin de sa manipulation des différentes techniques. Des couleurs qui éclatent Participant un jour à une compétition organisée à Marseille, l’artiste jauge l’univers floral pour en ressortir avec des couleurs personnelles, celles de la Méditerranée. En un kaléidoscope, ses toiles explosent de mille couleurs. Ainsi Éric Amouroux, conseiller en arts plastiques, écrira à ce propos :« À pleins rayons et à pleines couleurs, les mauves, les bleus, les ors jaillissent de ses toiles… L’influence parisienne s’estompe, la part d’Orient en elle s’affirme et la conduit sur un chemin d’espérance. » Un Orient rendu encore plus vivace aujourd’hui par cette lumière diaphane qui s’infiltre sous les couches stratifiées de vinyle et de pigments, et couvre les espaces picturaux vaporeux. Comme une brodeuse, Leila Beydoun Chalabi rassemble les fragments effilochés du temps et suspend son envol … En un battement d’ailes de papillon… Colette KHALAF

Tout en couleurs et en transparence, les œuvres qui sont présentées à la galerie Rochane jusqu’au 9 février dévoilent le jardin secret de Leila Beydoun Chalabi. Un lieu où s’entrelacent, dans un flot de lumière, naissance, éphémère et périssable.

Sur papier carton ou sur lavis, reproduites au moyen de gouache et d’encre de Chine, d’une part, et de techniques mixtes, de...