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EXPOSITION - Planète de la découverte, jusqu’au 29 janvier Omar al-Nagdi, un magicien de la couleur

Plus d’une cinquantaine de toiles occupent, jusqu’au 29 janvier, l’espace du hall d’exposition de la Planète de la découverte. Colorées et vivantes, elles nous permettent de pénétrer dans le monde magnifique de Omar al-Nagdi. Elles sont réelles. Trop réelles car inspirées d’un quotidien simple et banal . Mais sublimées par leurs couleurs, leurs compositions et ce je-ne-sais-quoi de majestueux qu’elles dégagent, les toiles de Omar al-Nagdi s’élèvent pour entrer dans un monde onirique presque irréel. Ce peintre touche-à-tout, qui sait aussi bien voguer sur les turbulences de l’acrylique que sur les plages tranquilles de la peinture à l’huile, est parvenu, tout au long de ses cinquante ans de carrière, à recréer des ondées purificatrices et des rosées annonciatrices d’aubes plus jeunes. Avec ses mélanges de matières et de teintes, ses œuvres ouvrent des portes et nous introduisent toujours dans un monde meilleur. Cinquante ans de quête incessante Né au Caire, c’est là que Omar al-Nagdi poursuit des études de beaux-arts avant de parfaire son apprentissage à l’étranger. À Ravenne où il s’initie à l’art de la mosaïque, à Venise ou en Russie, où il achève son cursus et obtient son diplôme de critique d’art, le peintre est infatigable, voire insatiable. Il déploie bientôt ses innombrables activités artistiques et fonde, en 1969, une société appelée « Montagne de mosaïque », unique en son genre au Caire. Pour se tourner par la suite vers une production de programmes artistiques et la composition de musiques nationales animées d’un souffle religieux, plus de trente documentaires qu’il dirigera de 1971 à 1974 à la télévision égyptienne avec professionnalisme et amour. Détenteur de plusieurs prix internationaux et de multiples reconnaissances du milieu, ses toiles sont également accrochées dans les grands musées à Paris, New York, Venise ou Londres auprès d’œuvres de maîtres comme Picasso ou Dali. Cinquante ans que ce coloriste jongle avec les couleurs et la lumière, sa lumière. Et on y retrouve toujours la même fougue et la même vision. Sous son grand chapiteau, il a créé un univers où s’entremêlent symboles et figures mystiques. S’articulant sur des thèmes tantôt simples, comme La Pause- café, Le jeu de tawlé, Le Tarbouche, ou des images de famille et de conversations sur balcons, et d’autres fois symboliques comme Le Cheval d’or et L’Oiseau, ses toiles reflètent deux mondes différents, celui des racines de l’artiste qu’il ne renie jamais et celui d’un monde rêvé auquel il ne cesse d’aspirer. Des teintes propres à lui En couleur terre ou rouge flamboyant, sur feuille d’or ou en ocre rehaussé de teintes bleuâtres, l’artiste vibre aussi bien pour sa terre natale que pour les événements tragiques qui ont traversé le pays hôte depuis quelque temps. Car si al-Nagdi traduit avec pudeur et sensibilité les habitudes du rif égyptien, c’est avec autant d’émotion et d’implication qu’il a voulu exprimer dans ses dernières œuvres l’unité nationale du Liban ou l’horreur d’une explosion. Avec ses personnages à l’allure pharaonique, tout droit sortis des plaquettes de hiéroglyphes, Omar al-Nagdi remonte le temps et le perpétue. «Ce qui est dans l’âme prend une forme et devient, à travers l’art, une réalité visible. Celle-ci, qui est jusque-là uniquement physique, prend un sens humain et acquiert une âme. Merveilleux et fécond échange d’où naît une tierce réalité qui est à la fois l’homme et le monde, qui participe aux deux et les relie, en les portant en même temps à un degré supérieur d’existence, celui de la beauté », dit René Huyghe, historien d’art. C’est cette même beauté qu’on retrouve dans les œuvres de Omar al-Nagdi. Colette KHALAF
Plus d’une cinquantaine de toiles occupent, jusqu’au 29 janvier, l’espace du hall d’exposition de la Planète de la découverte. Colorées et vivantes, elles nous permettent de pénétrer dans le monde magnifique de Omar al-Nagdi.
Elles sont réelles. Trop réelles car inspirées d’un quotidien simple et banal . Mais sublimées par leurs couleurs, leurs compositions et ce...