L’inquiétude s’intensifie sur l’état de santé de Sharon, qualifié de « grave » Shalom présente sa démission, les durs du Likoud candidats aux législatives

Au neuvième jour de coma, le Premier ministre israélien Ariel Sharon était hier dans un état qualifié de « grave et stable » par l’hôpital alors que la radio publique parlait de « situation très inquiétante ». Les médecins ont en principe procédé dans la journée à une série de tests neurologiques mais aucune information n’a été communiquée sur ce point. Par ailleurs, comme prévu, le ministres des Affaires étrangères israélien Sylvan Shalom a démissionné, alors que les durs du Likoud se présentent en masse aux législatives. «Il n’y a pas de changement dans l’état de santé du Premier ministre Sharon », a déclaré l’hôpital dans un communiqué laconique, et le prochain bulletin est prévu pour samedi soir, a-t-il été précisé. La radio publique, plus alarmiste, citant des sources médicales, avait estimé plus tôt que « la situation est inquiétante, très inquiétante, et même effrayante », et que « dans la mesure où M. Sharon ne reçoit plus d’anesthésiques, l’heure de vérité approche ». « S’il n’y pas, jusque-là, de signe d’amélioration, il faudrait un miracle pour que Sharon se réveille de son coma profond et puisse fonctionner de façon à peu près normale », avait ajouté la radio. Jeudi, un de ses médecins avait en revanche fait état de progrès. « Il bouge de plus en plus, bien qu’il soit toujours sous anesthésie. Petit à petit, il nous donnera des signes indiquant qu’il récupère mais il ne faut pas s’attendre à un réveil rapide », avait expliqué le neurochirurgien qui dirige l’équipe médicale soignante d’Ariel Sharon, le docteur Félix Umansky. Un drain placé dans son crâne lui avait été retiré jeudi et les médecins lui avaient placé une intraveineuse permanente dans le bras pour éviter des infections. Sur le plan politique, la bataille pour les législatives du 28 mars a repris de plus belle. Hier, le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom a présenté comme prévu sa lettre de démission, ont annoncé les médias. Trois autres ministres du Likoud avaient également présenté jeudi leur démission, sur ordre du chef de ce parti Benjamin Netanyahu. Par ailleurs, les opposants au retrait de la bande de Gaza constituaient plus de la moitié des candidats du Likoud éligibles à la députation pour les élections législatives de mars, selon les résultats officiels des primaires du parti rendus publics jeudi soir. Parmi les 15 premiers candidats du Likoud à la députation, huit ont tenu à un moment ou à un autre un poste ministériel dans les différents cabinets de M. Sharon depuis son accession au pouvoir en mars 2001. Benjamin Netanyahu, sous les ovations du comité central du parti qui a désigné sa liste pour les législatives, a salué l’équipe choisie comme « la meilleure équipe possible qui pourra ramener le Likoud à la place qui lui est due, celle de la direction de l’État ». « Nous ferons en sorte que l’État ait des frontières sûres et préserverons l’unité de Jérusalem », a poursuivi M. Netanyahu flanqué par le ministre démissionnaire des Affaires étrangères, Sylvan Shalom, numéro deux de la liste du Likoud. Sur le terrain, six roquettes ont été tirées hier du nord de la bande de Gaza vers Israël, dont deux ont explosé en territoire israélien, sans faire ni victime ni dégât, a annoncé un porte-parole militaire. L’armée israélienne a riposté par des tirs d’artillerie en direction du no man’s land dans le nord de la bande de Gaza, récemment établi par Israël pour empêcher les tirs de roquettes sur son territoire. Ces tirs ont été revendiqués dans deux communiqués distincts par les groupes radicaux Jihad islamique et les brigades des martyrs d’al-Aqsa, liés au Fateh, le parti au pouvoir de l’Autorité palestinienne.