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Actualités - CHRONOLOGIE

RÉCITAL - Performance unique au théâtre al-Madina, ce soir, à 20h30 Autant en emporte… la voix de Nabiha Karaouli

Chantre du patrimoine tunisien, Nabiha Karaouli revient pour la troisième fois au Liban dans un répertoire nouveau qu’elle interprète ce soir au théâtre al-Madina. Ayant serti au fil des années, dans son écrin personnel, des joyaux de la musique orientale, la cantatrice donnera une performance unique. Aux sons de ses propres compositions ainsi que des mélodies de Fayrouz, Sabah et Wadih el-Safi, elle entend parfaire ce rendez-vous d’amour avec le public libanais. Née à Gafsa (ville du sud-ouest de la Tunisie), la jeune Nabiha Karaouli grandit au sein d’une famille unie, attachée aux traditions, mais aussi très sensible à tous les courants de musique. Si son père fredonne les airs de Abdel Wahab et d’Asmahan, sa mère, elle, préfère les vieilles chansons tunisiennes alors que ses frères et sœurs s’initient aux grands chanteurs français comme Brel, Brassens et Adamo. C’est dans cette ambiance, teintée à la fois de passé et de moderne, que Nabiha Karaouli décide, d’abord, de faire des études de littérature française à la faculté de lettres et poursuivre, par la suite, des études en musique à l’Institut des hautes études musicales de Tunis où elle obtient sa maîtrise. « Comme un virus, la passion pour le chant m’a possédée depuis ma naissance. Je savais qu’elle ne me quitterait jamais. » Héritière de l’âme tunisienne 1987, c’est la révélation dans Passion de fleur, un spectacle musical créé par Anouar Braham. Un coup de foudre avec un public qui tombe sous le charme. Comme un collier qui se casse, éparpillant ses perles sur le parquet et créant des sons nouveaux, sa voix monte et s’élève toujours plus haut. Elle ramène avec elle les chuchotements du vent des oueds et les murmures des dunes du désert. Mais surtout des airs inconnus qu’elle extrait de son patrimoine. Une voix simple et sobre, détachée de tout artifice. Une voix unique mais à la fois multiple, car elle contient en elle toutes les voix du passé et tous les chants de sa terre bien-aimée. Comme un écho, cette voix va se dédoubler, se multiplier et générer de nouvelles adaptations aux mélodies anciennes. Mais Nabiha Karaouli ne s’arrête pas là. « Il est vrai, dit-elle, que ma notoriété s’est bâtie à partir d’un répertoire tunisien ancien que j’ai réussi à remettre dans un cadre nouveau. Dans un spectacle qui porte ma signature, j’ai réussi à rendre la lumière et les habits fidèles à l’époque. C’est ce qui a séduit le public. » Mais son rêve va plus loin que cela. Des rêves et des projets Être star est un statut qu’elle refuse, car il empêche l’artiste d’avancer. Or si elle affirme avoir vécu pleinement cette expérience, elle n’entend pas du tout se restreindre à ce répertoire qui a pourtant fait sa réputation. Passionnée, la chanteuse aux cheveux couleur de jais et aux yeux en amande va se transformer en véritable chef d’orchestre. Menant sa carrière avec maestria, elle va s’entourer de compositeurs et de poètes qui sauront lui offrir des chansons nouvelles. Avec des mélodies adaptées au timbre de sa voix et un phrasé allant des thèmes d’amour aux sujets sociaux, la diva (même si c’est un terme qu’elle réfute) va encore surprendre son public ou plus exactement ses publics de plus en plus nombreux. Avec des instruments traditionnels, la musique de Slim Demmak et des paroles des frères Mahnouch, son album Metchaouga sort en 1999. C’est une figure nouvelle qu’offre Nabiha Karaouli. Déterminée, elle poursuit son itinéraire dans l’aventure du chant en essayant de redorer le blason de la chanson orientale. Avec des paroliers et des compositeurs venus de tous les horizons, multipliant les entrevues télévisées et les tours de chant dans le monde arabe et ailleurs, la chanteuse essaye de trouver une forme artistique contemporaine au chant arabe sans pour autant lui subtiliser son identité. Passeuse de mots, d’émotions et de sincérité, la chanteuse grandit aux yeux d’une audience de plus en plus subjuguée par son travail. « Pour toucher le public et lui faire parvenir le message, il faut simplement être sincère et convaincue des paroles, avoue-t-elle. Et de poursuivre :« L’art du chant réside dans cet instant de grâce que l’artiste arrive à créer avec son public. » Moment privilégié que la chanteuse a su imposer avec fougue et passion au cours de ses récitals et qu’elle espère offrir encore une fois au Liban. Un rendez-vous d’amour, ce soir, au théâtre al-Madina. Colette KHALAF
Chantre du patrimoine tunisien, Nabiha Karaouli revient pour la troisième fois au Liban dans un répertoire nouveau qu’elle interprète ce soir au théâtre al-Madina. Ayant serti au fil des années, dans son écrin personnel, des joyaux de la musique orientale, la cantatrice donnera une performance unique. Aux sons de ses propres compositions ainsi que des mélodies de Fayrouz,...