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Nucléaire - Téhéran informe Damas de la prochaine reprise des recherches sensibles Coup de théâtre à l’AIEA : la délégation iranienne repart sans s’expliquer

Un coup de théâtre a eu lieu hier à Vienne où la délégation iranienne, venue expliquer à l’AIEA la reprise de recherches nucléaires sensibles en Iran, a rebroussé chemin pour Téhéran sans finalement rencontrer les experts onusiens. De son côté, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Reza Baqeri a informé le président syrien Bachar el-Assad de la prochaine reprise par l’Iran des recherches nucléaires sensibles, lors d’un entretien hier à Damas. L’Agence internationale de l’énergie atomique demandait à connaître précisément quelles activités technologiques l’Iran veut reprendre lundi 9 janvier, comme annoncé mardi. Une intention qui a valu à Téhéran une menace de la secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies. L’Iran, dont le président qualifie d’irréversible le programme nucléaire, veut poursuivre des recherches « pacifiques », volontairement suspendues il y a deux ans. Mais l’Occident craint qu’elles ne portent sur l’enrichissement d’uranium, avec des incidences militaires si les savants iraniens acquièrent ce savoir-faire. « La délégation est arrivée de Téhéran puis est repartie de Vienne » sans explications, a déclaré un responsable de l’AIEA sous couvert d’anonymat. Selon cette source, la délégation était conduite par Mohammed Saidi, vice-directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique. Une porte-parole de l’Agence onusienne, Melissa Fleming, a pour sa part indiqué que, contrairement à de premières informations, une réunion demandée par l’AIEA n’avait « jamais eu lieu » hier et qu’« aucune autre n’était prévue ». « Nous avons toujours besoin d’éclaircissements avant lundi », a souligné Mme Fleming. Auparavant, un autre responsable de l’agence avait indiqué que des entretiens commencés hier avec une délégation venue d’Iran devaient « se poursuivre pendant quelques jours afin de clarifier la lettre reçue ». Le directeur général de l’AIEA, Mohammed el-Baradei, avait appelé l’Iran mardi, au nom du conseil des gouverneurs (l’Exécutif politique) de l’agence, à « maintenir la suspension de toutes les activités liées à l’enrichissement en tant que mesure de confiance essentielle ». Enrichi à des degrés divers en centrifugeuses, l’uranium peut servir de combustible dans les centrales nucléaires civiles, mais aussi à la fabrication de l’arme atomique. L’AIEA veut notamment savoir si elle doit enlever ou non les scellés d’installations, suivant que les sites sont ou non placés sous les garanties légales que prévoit le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Le redémarrage de l’usine de conversion d’uranium (dernière étape avant l’enrichissement) d’Ispahan, devant des inspecteurs onusiens, en août dernier a provoqué une rupture avec la troïka européenne (Allemagne, France et Grande-Bretagne, UE-3). Les recherches pourraient passer par la mise en route d’une série de centrifugeuses dans le centre de Natanz. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a répété hier à Qom que l’Iran ne reculerait pas sur son programme nucléaire, en s’indignant qu’on refuse à son pays « le droit de faire de la recherche ». Pour l’Occident, l’enrichissement constitue le point de non-retour avant une saisine du Conseil de sécurité de l’ONU, implicitement prévue dans une résolution adoptée fin septembre par le conseil des gouverneurs de l’AIEA. Berlin et Paris ont prévenu Téhéran que toute reprise des recherches « remettrait sérieusement en cause la poursuite des discussions » avec l’UE-3, en principe le 18 janvier en Autriche. Hier, Mme Rice a averti que si les Iraniens persistaient, « ce serait le signe qu’ils ne sont pas véritablement disposés à régler le dossier par la voie diplomatique ». Dans la prochaine étape, « si les négociations n’ont pas abouti, il existe une résolution sur le Conseil de sécurité, nous avons les voix, et nous la voterons », a-t-elle dit. Pour l’heure, Américains et Européens appuient une proposition russe d’enrichir de l’uranium iranien en Russie, mais Téhéran insiste pour le faire aussi sur son territoire. Le sujet doit être discuté demain à Téhéran. Parallèlement, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Reza Baqeri a informé le président syrien Bachar el-Assad de la prochaine reprise par l’Iran des recherches nucléaires sensibles, lors d’un entretien hier à Damas. Le responsable iranien, qui a rencontré ensuite le ministre des Affaires étrangères Farouk el-Chareh, a indiqué avoir remis une lettre de M. Ahmadinejad à M. Assad ayant trait aux « questions bilatérales et régionales intéressant les deux pays ». « La coordination entre Damas et Téhéran se poursuit sur toutes les questions régionales », a ajouté M. Baqeri.
Un coup de théâtre a eu lieu hier à Vienne où la délégation iranienne, venue expliquer à l’AIEA la reprise de recherches nucléaires sensibles en Iran, a rebroussé chemin pour Téhéran sans finalement rencontrer les experts onusiens. De son côté, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mohammed Reza Baqeri a informé le président syrien Bachar el-Assad de la...