Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

MALADIES INFECTIEUSES - Un véritable cadeau de Noël décidé par le gouvernement La moitié des sidéens du Niger vont être traités gratuitement

Un vrai cadeau de Noël pour les Nigériens vivant avec le VIH/sida. Samedi dernier, le gouvernement a promis de mettre à la disposition des malades des antirétroviraux gratuits à partir de janvier 2006. Se réjouissant de l’annonce, les associations de personnes vivant avec le VIH/sida demeurent toutefois sceptiques et s’inquiètent de la capacité du gouvernement à tenir cette promesse. Annonçant que 250000 des 500000 malades du pays devraient profiter de la thérapie gratuitement fin 2006, le président Olusegun Obasanjo a également décidé la distribution de traitements et de soins prénataux dans les institutions fédérales de santé, à compter de janvier 2006, pour la prévention de la transmission de la mère à l’enfant. Le ministère de la Santé, qui a qualifié la décision de « cadeau de Noël », a de même annoncé que la participation de 1 000 nairas (7 euros) que devait payer chacune des quelque 50 000 personnes bénéficiant déjà du programme national de traitement est annulée. « C’est exactement ce que nous demandions et c’est très bon pour nous », se félicite Rolake Odetoyinbo, coordinatrice de la branche nigériane de TAM (Mouvement pour l’accès au traitement), regroupant des personnes vivant avec le VIH. « Il n’est jamais trop tard, même si nous espérions entendre ça depuis longtemps, ajoute-t-elle. Il faut maintenant que le gouvernement fasse en sorte que la mesure s’applique réellement, notamment en impliquant les communautés, principalement les personnes vivant avec le virus, dans ses stratégies de lutte. » Et Mme Odetoyinbo de conclure : « C’est la responsabilité du gouvernement de créer un environnement favorable à cette distribution de médicaments et surtout de lutter contre la stigmatisation encore très forte qui empêche certains de se soigner. » Le Pr Fémi Soyinka, président de la dernière Conférence internationale sur le sida (Cisma), tenue début décembre à Abuja, estime pour sa part que « ce développement est très bienvenu, mais j’espère que le gouvernement sera à même de tenir cette promesse ». « Il est indispensable que le gouvernement s’engage sur le long terme, avec un plan pour soutenir (la distribution gratuite) aussi longtemps que cela sera nécessaire, parce qu’il faut éviter les interruptions de traitement qui entraînent des résistances du virus », note-t-il. Le ministère de la Santé a annoncé que 11 millions de dollars ont déjà été débloqués et des contacts pris avec des compagnies étrangères pour assurer l’approvisionnement en antirétroviraux. Selon une étude réalisée en 2005 au Nigeria par Médecins sans frontières (MSF), la plupart des interruptions de traitement provoquent chez les patients des résistances aux ARV, les forçant alors à recourir à des médicaments beaucoup plus coûteux, alors que c’est souvent précisément par manque d’argent qu’ils ont arrêté les médicaments. MSF, qui a salué samedi la décision du président Obasanjo, relevait que dans le programme déjà en place, le prix de 1 000 nairas ne couvrait que les antirétroviarux, alors que les patients devaient également prendre à leur charge les tests indispensables au suivi de l’évolution du virus, pour un coût moyen de 44 dollars par mois. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec 130 millions d’habitants, est, avec au moins 3,5 millions de séropositifs, le troisième pays au monde en terme de nombre de personnes vivant avec le VIH, après l’Inde et l’Afrique du Sud.
Un vrai cadeau de Noël pour les Nigériens vivant avec le VIH/sida. Samedi dernier, le gouvernement a promis de mettre à la disposition des malades des antirétroviraux gratuits à partir de janvier 2006. Se réjouissant de l’annonce, les associations de personnes vivant avec le VIH/sida demeurent toutefois sceptiques et s’inquiètent de la capacité du gouvernement à tenir...