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Actualités - OPINION

Cette photo en noir et blanc…

Depuis combien de temps durait notre silence sur les atrocités contre les Libanais disparus depuis 1975 ? Avez-vous vu ces mères portant la photo en noir et blanc de leurs enfants ? Alors que nous, nous sommes déjà à l’ère de la digitale.... Depuis combien de temps enduraient-elles cette souffrance ? Qu’avons-nous fait pour plaider la cause de ces détenus ?... Et quel fut leur crime ? Parce qu’ils étaient libanais ? Parce qu’ils servaient l’armée de leur pays ? Parce qu’ils se sont trompés de chemin dans leur pays qui a été divisé et puis subdivisé et puis annexé et qu’ils ne savaient plus quel parcours emprunter pour arriver à leur lieu de travail ? Parce qu’ils étaient des êtres humains qui croyaient à la bonté humaine et refusaient de rester de simples spectateurs devant la souffrance des autres ? Et ces femmes éplorées, qui n’ont qu’une photo en noir et blanc à serrer contre un cœur meurtri, un cœur qui a cessé de battre depuis la disparition de leur fils, de leur mari, de leur frère. Alors que nous, nous jouissions de la vie, nous célébrions Noël, le Nouvel an, alors que le monde avance, que Beyrouth se reconstruit et que nous, on l’applaudit. Pour elles, il n’y avait plus de fêtes, rien que l’attente dans l’angoisse. Elles et la photo en noir et blanc serrée contre leur cœur, avec la peur, le doute, l’incertitude, tout ce qui peut ronger atrocement un être humain. Ces êtres chers, disparus ou détenus, nous aurions pu être à leur place, nous aurions pu être les disparus, les détenus. Cette photo en noir et blanc aurait pu être notre photo. Et cette femme déchirée de douleur, qui a pu survivre jusqu’à présent dans l’espoir de caresser une dernière fois les cheveux de son fils, aurait pu être notre mère... Que feriez-vous face à cette douleur ? Resteriez-vous encore silencieux ? Seriez-vous toujours de simples spectateurs, trouvant sans cesse des excuses pour ne pas intervenir, pour ne pas élever la voix, pour ne pas taper des mains et des pieds afin d’obtenir la libération de ceux qui restent dans leur coin sombre et humide avant que notre silence criminel ne leur creuse une nouvelle fosse commune que la nouvelle génération aura l’occasion de découvrir. Myrna RIZKALLAH
Depuis combien de temps durait notre silence sur les atrocités contre les Libanais disparus depuis 1975 ? Avez-vous vu ces mères portant la photo en noir et blanc de leurs enfants ? Alors que nous, nous sommes déjà à l’ère de la digitale....
Depuis combien de temps enduraient-elles cette souffrance ? Qu’avons-nous fait pour plaider la cause de ces détenus ?... Et quel fut...