Élections aujourd’hui à la NDU : bataille politique entre FL et aounistes

Les étudiants de l’Université Notre-Dame de Louayzé (NDU) sont appelés aujourd’hui, vendredi, à choisir leurs représentants politiques pour l’année. L’amicale estudiantine est formée de 21 sièges à pourvoir, que se disputeront 45 candidats. Il est fort probable que le scrutin de la NDU n’échappera pas à la règle générale cette année, celle qui s’est dégagée de toutes les universités privées, l’Université Saint-Joseph (USJ), l’Université libano-américaine (LAU) et l’Université américaine de Beyrouth (AUB) : une lutte reflétant parfaitement les tensions politiques qui prévalent dans le pays. La bataille opposera, comme chaque année, les étudiants du Courant patriotique libre (CPL) – associés cette fois aux Maradas de Sleimane Frangié et au parti Tachnag – à la coalition formée des Forces libanaises (FL), du Parti socialiste progressiste (PSP), du Courant du futur et du parti Kataëb. En cas de victoire, le CPL confortera ce qui ressemble de plus en plus à une véritable emprise sur la scène estudiantine. Les élections avaient été reportées une première fois en raison de tensions perceptibles entre partisans FL et CPL, notamment à la suite du passage du ministre de l’Industrie, Pierre Gemayel, qui s’en était ouvertement pris, selon le courant aouniste, au général Michel Aoun, et qui s’était attiré une réponse acerbe de la part des militants en « orange » (aounistes). La visite du député FL Georges Adwan avait suivi, quelques jours plus tard, celle de M. Gemayel pour une conférence, et la rencontre s’était déroulée dans un climat plutôt paisible. Mais les responsables FL avaient ensuite refusé que le responsable des relations politiques au CPL, Gebrane Bassil, se rende à son tour à l’université, faisant référence à une note du statut de l’université qui empêche à un parti de faire de la promotion dans le sillage des élections estudiantines. L’affaire avait failli dégénérer, et la tension était montée d’un cran. Il reste à souhaiter que les étudiants pourront aujourd’hui donner une image civique et démocratique d’eux-mêmes et de leur université.