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Réduction des facteurs de risque et prévention

Dans le cadre des travaux du congrès de Skoun, les conférenciers ont insisté sur la réduction des facteurs de risque. «De telles approches sont susceptibles d’atteindre aussi bien les usagers de drogue qui ne cherchent pas le changement que ceux qui cherchent à être traités, note le Dr Andrew Tatarsky, psychologue clinicien, directeur du Programme de réduction psychothérapeutique des facteurs de risque aux États-Unis. Son but est d’atteindre les usagers de drogue là où ils se trouvent et d’avoir recours à une série d’actions pratiques visant à réduire les conséquences négatives de l’addiction.» En effet, les problèmes liés aux addictions constituent un enjeu de santé publique qui se mondialise. «En France, près de 30% de la mortalité précoce est imputable, directement ou indirectement, aux conduites addictives», remarque le Dr Alain Morel, psychiatre, directeur médical du centre de soins spécialisés «Le trait d’union» à Boulogne et président de la Fédération française d’addictologie. «À toutes les étapes, les soins doivent gagner en accessibilité, en crédibilité et en qualité. Cela passe aussi par un changement dans les représentations sociales de ces phénomènes qui tendent à les considérer comme des problèmes de loi et de morale», insiste le Dr Morel, qui note que la qualité des soins repose en grande partie sur «la compétence professionnelle des soignants et leur formation», notamment leur capacité à travailler «en articulation avec les autres disciplines professionnelles». «Chaque discipline doit apporter sa contribution à l’objectif thérapeutique commun », poursuit-il, mettant l’accent sur « le respect des personnes », puisqu’« aucun traitement des addictions n’est véritablement efficace si le patient n’est pas le premier décideur et le premier acteur». Prendre en charge un patient souffrant d’addiction implique la notion de «l’accompagnement » et non de la «surveillance», estime le Dr Chawki Azouri, président de la Société libanaise de psychanalyse. Le Dr Azouri déplore « la stigmatisation » du toxicomane, notamment au sein de la famille qui «le confine dans une situation où il perd son identité». «La seule identité qui lui reste est celle d’une position d’opposition», remarque-t-il. Exposant plusieurs cas de figure où le patient «tente de maîtriser à travers sa relation à l’objet de son addiction» l’absence ou la présence de la mère, le Dr Azouri affirme qu’il n’existe pas de modèles thérapeutiques. «Ce sont les patients qui nous aident dans l’invention, dans l’imagination et dans la construction de nouveaux moyens thérapeutiques», conclut-il. La thérapie est d’autant plus importante qu’elle permet au patient de trouver une relation satisfaisante avec le monde extérieur. Dans cette perspective, le Dr Tim Leighton, professeur à l’Université de Southampton, en Grande-Bretagne, a exposé le modèle thérapeutique CAT, qui insiste sur le « soi » dans ses dimensions intrapersonnelles et interpersonnelles. De son côté, le Dr Richard Rawson, directeur associé des UCLA Integrated Substance Abuse Programs (programmes intégrés des abus de drogues), a présenté le modèle «Matrix», qui regroupe plusieurs techniques et stratégies thérapeutiques. En termes de prévention, le Dr Sue Keister, coordinatrice internationale pour la formation au Lions Quest International, et le Dr Jeff Lee, directeur exécutif de la Fondation Mentor, ont tour à tour insisté sur l’importance de mettre en place des programmes de prévention scientifiques impliquant toutes les composantes de la société. Des données sur la situation actuelle des abus de drogue au Liban et dans le monde arabe ont été présentées par le Dr Élie Karam, chef du département de psychiatrie à l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes.
Dans le cadre des travaux du congrès de Skoun, les conférenciers ont insisté sur la réduction des facteurs de risque. «De telles approches sont susceptibles d’atteindre aussi bien les usagers de drogue qui ne cherchent pas le changement que ceux qui cherchent à être traités, note le Dr Andrew Tatarsky, psychologue clinicien, directeur du Programme de réduction...