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Actualités - CHRONOLOGIE

People - Les Espagnols sont favorables à la suppression de la domination des hommes dans l’ordre de succession au trône La naissance de l’infante Leonor ouvre un débat sur la Constitution

La naissance d’une fille de l’héritier du trône d’Espagne lundi a relancé le débat sur la nécessité et l’urgence d’une réforme de la Constitution de 1978, qui supprimerait la domination des hommes dans l’ordre de succession. En Espagne, les partis sont quasiment unanimes sur le principe de supprimer la prééminence des hommes sur les femmes dans la succession au trône au nom de la non-discrimination, un des rares sujets de consensus politique de la législature du chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero. Le prince Felipe de Bourbon a lui-même affirmé peu après la naissance de Leonor que c’était « la logique des temps » qu’elle devienne reine de plein droit, la quatrième de l’histoire d’Espagne après Isabelle Ire la Catholique, Jeanne la Folle et Isabelle II. L’Espagne s’alignerait ainsi sur la majorité des monarchies européennes qui a appliqué l’égalité des sexes à la royauté dans les années 80 et 90 en dehors du Royaume-Uni, de Monaco et du Danemark, qui est sur le point de le faire. Mais les partis politiques espagnols n’abordent pas la réforme avec la même sérénité. Pour la droite incarnée par le Parti populaire (PP), une modification de la Constitution de 1978 pourrait ouvrir la voie aux revendications des républicains, et des nationalistes catalans ou basques. Elle s’inquiète déjà que le numéro deux du gouvernement régional catalan, Josep Bargallo, ait demandé lundi que « tout le texte » (constitutionnel) puisse être débattu à l’occasion ou que la coalition communiste IU ait dit qu’elle défendrait une position républicaine. Le quotidien conservateur ABC rappelait hier que s’ouvre aujourd’hui un débat au Parlement sur un nouveau statut d’autonomie élargi de la Catalogne la définissant comme « nation ». « La Constitution est confrontée à une authentique épreuve du feu », selon le journal qui conseille donc « le report de la réforme ». M. Zapatero a annoncé au début de son mandat quatre réformes constitutionnelles simultanées : la succession monarchique, l’inscription des noms des régions autonomes, la transformation du Sénat en Chambre de représentation des 17 communautés autonomes et une référence au cadre de l’UE. Le dirigeant de la droite, Mariano Rajoy, a affirmé qu’il « faut voir quels sont les délais et les procédés » de la réforme, ajoutant « qu’il y a le temps ». Le ministre espagnol de la Justice, Juan Fernando Lopez Aguilar, prévoit la réforme sur l’ensemble des quatre points pour 2008, en fin de législature. « La succession à la fonction de chef de l’État est garantie en la personne de Don Felipe, a-t-il affirmé. Pour éviter que la succession soit déplacée vers un homme qui naîtrait après (Leonor), il serait bien de réformer, sans qu’il y ait urgence. » Selon lui, le gouvernement est favorable à ce que la réforme « n’ait pas d’effet rétroactif », ce qui maintiendrait les droits de Felipe sur ses sœurs aînées, les infantes Elena et Cristina. Le ministre a également affirmé que le débat n’aurait lieu que sur les quatre points mentionnés et non sur l’ensemble du texte constitutionnel. Modifier la Constitution est une lourde procédure qui suppose la dissolution des deux Chambres et un référendum. L’infante Leonor, née à Madrid, est le septième petit-enfant du roi Juan Carlos d’Espagne et de la reine Sofia, et la seconde dans la ligne de succession au trône après son père, Felipe, qui a épousé en mai 2004 Letizia Ortiz, ancienne journaliste divorcée.
La naissance d’une fille de l’héritier du trône d’Espagne lundi a relancé le débat sur la nécessité et l’urgence d’une réforme de la Constitution de 1978, qui supprimerait la domination des hommes dans l’ordre de succession. En Espagne, les partis sont quasiment unanimes sur le principe de supprimer la prééminence des hommes sur les femmes dans la succession au...