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Actualités - CHRONOLOGIE

CIMAISES - Une exposition sur Pierre Matisse à Paris Portrait d’un marchand d’art

Pierre Matisse, fils d’Henri et galeriste à New York, fit connaître Mondrian ou Léger aux jeunes peintres américains, aida Miró dans ses années de misère, soutint Zao Wou-Ki ou François Rouan: une exposition trace son portrait, en marchand d’art et «ami des peintres». «Pierre Matisse, passeur passionné» expose jusqu’au 14 janvier 2006, à la Mona Bismarck Foundation à Paris, quelque 70 œuvres de Matisse, Miró, Dubuffet, Giacometti, Tanguy ou Riopelle, sorte de concentré de l’histoire de l’art moderne sur plusieurs dizaines d’années. Toutes les œuvres montrées, qu’elles soient sculptures, dessins ou peintures, ont en commun «d’être passées entre les mains» de Pierre Matisse dans le cadre de l’activité de sa galerie, fondée en 1931 et fermée à la mort du marchand en 1989, explique Pierre Schneider, commissaire de l’exposition. 40% des œuvres exposées ont été prêtées par le Metropolitan Museum of Art de New York, 40% par la fondation familiale Pierre et Maria-Gaetana Matisse, les autres étant mises à disposition par le Musée d’art moderne du Centre Pompidou et des collectionneurs privés. Certaines toiles – un portrait de Pierre Matisse enfant par son père, des tableaux de Miró, de Giacometti ou de Balthus – n’ont été que rarement, voire jamais montrées, certaines ayant été gardées dans la collection personnelle du marchand. La palette de Miró Le fil conducteur de l’exposition, qui présente de façon chronologique les grandes étapes de la vie de la galerie, est d’insister sur les choix particuliers du marchand. «Plus il était passionné par un artiste, plus il lui consacrait d’expositions», dit Pierre Schneider, ami de longue date de la famille. Une première salle expose Henri Matisse, André Derain, Georges Rouault. «Ses premiers choix se portent sur la génération de son père», explique M.Schneider. Puis, Pierre Matisse découvre le surréalisme et Miró. «Miró était son artiste. Pendant la guerre, l’artiste espagnol crevait de faim à Majorque», raconte M. Schneider. Le marchand tente de passer en Espagne lui porter de l’argent. Intercepté par un douanier français, il fera un mois de prison au château de Foix. En 1945, Matisse expose les Constellations de Miró, 23 gouaches sur papier qui auront «un impact énorme sur les jeunes peintres américains» comme Pollock ou De Kooning, dit M. Schneider. Très vite dispersées, elles ont été reproduites en fac-similé sous la surveillance du peintre espagnol. Dix-huit sont présentées dans l’exposition, qui montre également une palette de l’artiste dédicacée au «compagnon de route» Matisse. Il y a aussi Yves Tanguy, «copain de lycée qu’il a suivi jusqu’au bout», Balthus, ou des Américains pour la plupart découverts en Europe, comme Alexander Calder, le Chilien Roberto Matta ou le Cubain Wifredo Lam. «Portraiturer un marchand de tableaux, c’est vouloir représenter l’homme invisible et Pierre Matisse ne se mettait jamais en avant, il voulait s’effacer devant les œuvres», dit le commissaire en concluant: Pierre Matisse disait lui-même qu’il ne voyait «qu’une façon d’être marchand», en restant «l’ami des peintres».
Pierre Matisse, fils d’Henri et galeriste à New York, fit connaître Mondrian ou Léger aux jeunes peintres américains, aida Miró dans ses années de misère, soutint Zao Wou-Ki ou François Rouan: une exposition trace son portrait, en marchand d’art et «ami des peintres».
«Pierre Matisse, passeur passionné» expose jusqu’au 14 janvier 2006, à la Mona Bismarck Foundation...