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Immigration - Un incendie s’est déclaré dans un centre de détention Polémique aux Pays-Bas après la mort de 11 clandestins à l’aéroport d’Amsterdam

Les conditions de sécurité du centre de détention pour étrangers illégaux en attente d’expulsion à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, où un incendie a fait 11 morts et 15 blessés dans la nuit, suscitaient dès hier une polémique aux Pays-Bas. Des critiques ont surgi sur la rapidité de réaction des services de secours et sur la qualité du bâtiment qui hébergeait environ 350 personnes lors du drame. Les autorités se sont efforcées de balayer ces reproches, mais le Parlement s’est saisi du dossier et envisageait un débat en fin de journée. Dès l’aube, alors que le décompte précis des victimes n’était pas achevé, un rescapé a assuré que les gardiens n’avaient pas pris l’alerte au sérieux, dans une interview diffusée par la radio publique néerlandaise Radio 1. « On est resté enfermé. On s’égosillait à en avoir mal à la gorge », a déclaré cet homme, non identifié par Radio 1, racontant que les détenus tambourinaient à la porte de leur cellule. Une association européenne de défense des droits des prisonniers, EORG, a annoncé son intention de mener sa propre enquête. « La propagation rapide du feu d’une cellule à l’autre pose question », a estimé un porte-parole d’EORG auprès de l’agence néerlandaise de presse ANP. Ces bâtiments en préfabriqués assemblés dans l’urgence en 2002 pour accueillir, en attendant leur expulsion, des « mules » qui avaient tenté de passer de la drogue et des étrangers arrivant aux Pays-Bas sans les autorisations nécessaires, avaient connu un incendie avant même leur inauguration. Ben Ale, président de la société qui s’était alors chargée de l’inspection, a vivement critiqué sur Radio 1 les conditions de sécurité alors « insuffisantes ». « Les cellules, tous les espaces entre les cellules et les parties techniques situées au-dessus des cellules, le système complet d’alerte incendie » n’étaient pas assez performants, a-t-il déclaré. Ni les autorités ni le constructeur ne l’avaient contredit hier ou précisé si des améliorations avaient été apportées. Le patron de l’entreprise qui a assemblé les préfabriqués, M. Franse, s’est interrogé sur la possibilité d’un incendie volontaire, ce qui selon lui « ne serait pas la première fois ». Le maire d’Haarleememeer-Schiphol, Michel Bezuijen, a annoncé lors d’une conférence de presse à l’aube l’ouverture de deux enquêtes, l’une judiciaire et l’autre indépendante. Cette dernière sera placée sous l’autorité de Pieter van Vollenhoven, beau-frère de la reine Beatrix et président respecté du Centre de recherche sur la sécurité. Le porte-parole du parquet, Martin Bruinsma, a estimé que les secours étaient intervenus « très vite ». Les ministres néerlandais de la Justice et de l’Immigration, Piet Hein Donner et Rita Verdonk, ont jugé quant à eux lors d’une visite sur les lieux en milieu de journée que les secouristes avaient fait « tout ce qui était possible ». M. Bezuigen a précisé que l’ouverture des cellules ne pouvait se faire que manuellement, une porte à la fois, ce qui « n’est pas inhabituel » dans un centre de détention, selon M. Ale. Au Parlement, l’opposition sociale-démocrate (PvdA), Verts (GroeneLinks) et le petit parti socialiste (SP, extrême gauche), mais aussi les centristes de la coalition gouvernementale, D66, ont réclamé que M. Donner leur fasse le point par écrit sur le drame. En fonction des informations reçues, ces partis décideront d’un éventuel débat à la Chambre.
Les conditions de sécurité du centre de détention pour étrangers illégaux en attente d’expulsion à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol, où un incendie a fait 11 morts et 15 blessés dans la nuit, suscitaient dès hier une polémique aux Pays-Bas.
Des critiques ont surgi sur la rapidité de réaction des services de secours et sur la qualité du bâtiment qui hébergeait...