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STATISTIQUES - Mise en évidence des spécificités libanaises Publication des comptes nationaux pour 1998-2002 : une croissance moyenne de 2 % par an

Le Liban a connu une croissance moyenne réelle de 2 % par an, entre 1998 et 2002, selon les comptes nationaux dont la publication a été annoncée hier lors d’une conférence de presse au Grand Sérail. L’événement a été salué comme une « étape très importante » par le Premier ministre Fouad Siniora, qui a eu une pensée émue pour Rafic Hariri et Bassel Fleyhane, initiateurs du projet. En mai 2003, le Premier ministre assassiné avait en effet parrainé la publication des comptes pour l’année 1997, qui a servi de base à la série de six années couvertes par l’étude. Fouad Siniora a également rendu hommage à la France, représentée par son ambassadeur Bernard Émié, qui a apporté l’assistance nécessaire à l’établissement des comptes nationaux à travers l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). « Le gouvernement accorde une importance particulière au langage des statistiques », fondement de toute politique publique, a déclaré le Premier ministre qui a annoncé être en discussions avec la Banque mondiale pour le développement d’un plan global de statistiques pour le Liban. Malgré les lacunes dont souffre encore le pays en la matière (ventilation de la balance des paiements, indice des prix, etc.), l’équipe, dirigée par Robert Kasparian au sein du ministère de l’Économie et du Commerce avec l’aide d’Alain Tranap de l’Insee, estime avoir eu les moyens de produire une image relativement fidèle de l’économie sur la période considérée. Revenu disponible supérieur au revenu national Celle-ci reflète plusieurs spécificités libanaises, la plus flagrante étant la différence entre le revenu national disponible brut et le produit intérieur brut. Le premier était de 30 657 milliards de livres en 2002, soit 10 % de plus que le second, qui a été évalué à 27 832 milliards de livres (18,5 milliards de dollars). Cette différence a eu toutefois tendance à s’estomper sur la période puisqu’elle était de 20 % en 1997. Ceci s’explique notamment par la disparité de l’évolution des secteurs économiques : la période considérée a notamment été marquée par une baisse de la production de biens, qu’ils soient agricoles ou industriels. Leur part du PIB est en effet passée de 20 % en 1997 à 17,5 % en 2002, dont 5,8 % pour l’agriculture et 17,5 % pour l’industrie. Ceci s’explique aussi par l’évolution contraire des prix à l’importation et à la production. Les prix à l’importation ont connu une baisse impressionnante de 4,1 % en moyenne sur la période, essentiellement due à l’appréciation de la livre libanaise (entraînée par celle du dollar), mais aussi à la baisse des prix des matières premières et la baisse des tarifs douaniers décidée en 2000. Mais cette diminution ne s’est pas répercutée sur une baisse des prix à la consommation qui, eux, ont stagné. Elle a en revanche profité aux producteurs dont les marges commerciales ont augmenté. Recul des investissements Malgré la stagnation des prix, la consommation a progressé sur la période, passant de 78 % de la demande totale en 1997 à 84,7 % en 2002. Cette évolution a été le principal moteur de la croissance, compensant la chute drastique des investissements. La chute de 18 % de ces derniers, enregistrée en 1999, est exceptionnelle à plus d’un égard. Elle révèle l’ampleur de la crise cette année-là, qui s’est poursuivie l’année suivante. De façon générale, les investissements qui avaient été le moteur de l’activité en 1997, avec une part de 22 % de la dépense nationale, tombent à 15,3 % de cette dépense en 2002, à la suite d’un recul de 27,8 % sur la période. Autre caractéristique mise en évidence par les comptes nationaux, la participation des banques au financement des investissements privés a nettement diminué sur la période. En effet, la part financée par les ménages et l’extérieur est passée de 41 % en 1997 à 82 % en 2002. Par ailleurs, sans surprise, le déficit public s’est creusé sur la période, passant de 15 % à 20 % du PIB, sa couverture nécessitant l’utilisation d’environ la moitié de la capacité de financement interne et externe du pays. Enfin, alors que les intérêts purs (hors marges bancaires) servis sur la dette publique ont représenté 149,3 % des prélèvements obligatoires en impôts directs et cotisations sociales en 1997, leur part passe à 180,3 % en 2002. Sibylle RIZK

Le Liban a connu une croissance moyenne réelle de 2 % par an, entre 1998 et 2002, selon les comptes nationaux dont la publication a été annoncée hier lors d’une conférence de presse au Grand Sérail. L’événement a été salué comme une « étape très importante » par le Premier ministre Fouad Siniora, qui a eu une pensée émue pour Rafic Hariri et Bassel Fleyhane, initiateurs du...