CINÉMA - Le premier long-métrage que le réalisateur de 71 ans ait fait pour ses enfants « Oliver Twist » de Polanski : un film à rebours des effets spéciaux

Le cinéaste Roman Polanski a présenté ce week-end à Prague son dernier film, « Oliver Twist », tiré du roman de Charles Dickens et réalisé à rebours de la mode des grands effets spéciaux. Le film, le premier que ce réalisateur de 71 ans ait fait « pour ses enfants », raconte « l’histoire d’un garçon submergé par l’adversité qui à la fin arrive à échapper à tous les dangers », comme il l’a expliqué à l’occasion de la première mondiale organisée dans un cinéma de Prague, à quelques jours de sa distribution en salles. « Je voulais faire quelque chose de complètement différent parce que je pense que ces films (à grands effets spéciaux) sont vides de sens et forment des générations de spectateurs insensibles à toute forme d’émotion née de l’écran », a expliqué le cinéaste qui a vu son dernier film, Pianiste, couronné par un Oscar. Selon lui, ces films à effets « sont très faciles à faire et c’est probablement la raison pour laquelle les réalisateurs y sont souvent réduits ». Pour autant, Oliver Twist n’a pas été fait à l’économie, avec ses décors impressionnants restituant l’atmosphère du Londres ouvrier du XIXe siècle et ses scènes de foule impliquant jusqu’à 800 figurants en costumes d’époque. Roman Polanski reconnaît avoir retrouvé dans le parcours de l’orphelin de Dickens certains souvenirs d’enfance, lui qui a grandi dans le ghetto de Cracovie, en Pologne, pendant la Seconde Guerre mondiale, avant de voir ses parents déportés dans les camps d’extermination nazis. Mais, selon lui, son intention n’a jamais été de parler lui à travers ce film : à l’origine, il cherchait avant tout « un sujet qui puisse intéresser ses enfants ». Et à son grand soulagement, ses enfants qui ont déjà vu par deux fois le film interprété par le jeune Barney Clark, Ben Kingsley (Fagin), Jamie Foreman (Bill Sykes et Leanne Rowe (Nancy), ont fait « une bonne critique ».