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Actualités - OPINION

Le cas des Libanais en Israël

La question des Libanais réfugiés en Israël ne cesse de faire la une des journaux. Il est important de formuler à ce propos quelques remarques. Après la fin de la guerre avec l’occupation, le 13 octobre 1990, du palais présidentiel, une loi a été élaborée, amnistiant tous les chefs de milice qui s’étaient entre-tués et avaient collaboré avec l’occupant de l’heure. Or, pour les habitants des zones frontalières, tout est resté en l’état. La loi d’amnistie ne pouvait les concerner. En 1990, la guerre n’avait pas encore pris fin chez eux. Israël occupait toujours leurs régions. Pour eux, les années 90 ne diffèrent en rien des années 80 et 70. La guerre, qui a duré quinze ans dans tout le Liban, a duré vingt-cinq ans au Liban-Sud, jusqu’en l’an 2000, date du retrait de l’armée de l’État hébreu. Par conséquent, des questions évidentes se posent: pourquoi disculper ceux qui ont collaboré, soit volontairement, soit sous pression, avec les ennemis du Liban – tous les ennemis du Liban –, durant les années 70 et 80, et ne pas en faire autant s’agissant de ceux qui ont cherché refuge en Israël en 2000 de peur d’être « égorgés dans leurs lits » ? Le souvenir des massacres qui avaient émaillé les quinze années précédentes ne pouvait certainement pas échapper à ces habitants, surtout après les menaces télévisées qu’ils avaient reçues de la part du Hezbollah, bien que ce dernier ait agi d’une façon digne de respect, contrairement à d’autres parties, suite au retrait israélien. Si quelqu’un voudrait faire comparaître devant les tribunaux ces personnes pour ce qu’elles ont fait durant les années 90, il faut alors ouvrir tous les dossiers des années 90 ainsi que ceux de la guerre, car la réconciliation est nationale ou elle ne l’est pas. Enfin, n’est-il pas temps d’envoyer l’armée à la frontière sud et de désarmer les milices, toutes les milices, en application de l’accord de Taëf (que le pouvoir prétend vouloir appliquer depuis 15 ans), et des fameuses résolutions onusiennes 1559 et 1614 sans lesquelles le Liban n’aurait pas retrouvé sa souveraineté? Ce qui est évident, c’est qu’il est temps pour les dirigeants du pays de faire montre d’un peu de réalisme et de sens de la justice, après tout ce dont ils ont été les témoins un certain 14 mars – s’ils s’en souviennent encore… Camille MOURANI Étudiant à l’USJ
La question des Libanais réfugiés en Israël ne cesse de faire la une des journaux. Il est important de formuler à ce propos quelques remarques.
Après la fin de la guerre avec l’occupation, le 13 octobre 1990, du palais présidentiel, une loi a été élaborée, amnistiant tous les chefs de milice qui s’étaient entre-tués et avaient collaboré avec l’occupant de l’heure.
Or, pour...