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Actualités - OPINION

La durée de vie de la Chambre actuelle virtuellement tributaire de la nouvelle loi électorale

Le gouvernement a refilé, comme on dit familièrement, la patate chaude de la loi électorale à un comité de sages. Qui se retrouve donc devant un casse-tête politique et une profusion de projets contradictoires dont il lui faudra faire la synthèse pour avancer des recommandations qui, au bout du compte, et comble d’ironie, pourraient ne pas être retenues par le pouvoir commanditaire. En gros, cependant, l’alternative se résume entre la petite circonscription, ou même l’uninominale, et le mohafazat assorti d’une dose de proportionnelle. La première formule assure une vraie représentation de proximité, mais pas le brassage. Et pour la deuxième, c’est à peu près l’inverse. Avec, en prime, plus de difficultés pour former les gouvernements, puisque les régions seraient représentées à la Chambre par des gens venant de listes différentes. Quoi qu’il en soit, si tout va bien, le comité de rédaction devrait avoir terminé son étude à la rentrée parlementaire d’octobre. Et la nouvelle loi serait adoptée au début de la prochaine année. Dans cette perspective rapprochée, nombre de battus aux dernières élections affirment qu’une fois la balance corrigée, et une loi juste mise en place, il faudra consulter le peuple souverain pour respecter l’esprit de la démocratie. Des partis organisés, qui n’ont pas eu la part qu’ils pensaient mériter, militent également à cette fin. En proposant d’aller aux urnes au prochain printemps, ou à celui d’après, comme dernier délai. Afin que le prochain président de la République ne soit pas élu par la Chambre actuelle. Autrement dit, des voix s’élèvent dès à présent pour réclamer des législatives anticipées, au nom de l’équité. Mais, bien évidemment, l’idée ne séduit pas beaucoup les membres de la majorité parlementaire. Et encore moins leurs chefs de file. Car les résultats avantageux obtenus à l’ombre de circonstances et d’une loi déterminées pourraient bien ne pas se répéter. Même si l’on tient compte du fait qu’en réalité, la loi électorale dépend après tout de la majorité en place, qui peut la modifier à sa guise. Tout comme elle peut disposer de bien d’autres instruments, en détenant un pouvoir de décision qu’elle ne voudra pas lâcher, notamment au niveau de la prochaine présidentielle. Il appartiendra en effet à la majorité actuelle de désigner le prochain chef de l’État. Pour compléter ainsi le changement de régime politique. Il ne resterait qu’à remplacer aussi le président de la Chambre, en lui déniant la confiance. Sur le plan réglementaire, détaillé dans l’article 44 de la Constitution, c’est possible au bout de deux ans par un vote à la majorité des deux tiers des suffrages, en base d’une motion signée par dix députés. Mais la Chambre présente, aussi désireuse de changement et de réforme qu’elle le prétend, ne voudra certainement pas abréger ses propres jours. Pas avant, en tout cas, d’avoir élu un nouveau chef de l’État. Des élections anticipées se dérouleraient alors dans des conditions permettant une reconduction de fait de la majorité parlementaire. Soutenue alors aussi bien par la présidence de la République que par le gouvernement en place. Émile KHOURY
Le gouvernement a refilé, comme on dit familièrement, la patate chaude de la loi électorale à un comité de sages. Qui se retrouve donc devant un casse-tête politique et une profusion de projets contradictoires dont il lui faudra faire la synthèse pour avancer des recommandations qui, au bout du compte, et comble d’ironie, pourraient ne pas être retenues par le pouvoir...