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Mauritanie - Ould Taya appelle « ses forces à intervenir » La junte militaire à Nouakchott confirme ses intentions démocratiques

Le Comité militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), au pouvoir en Mauritanie depuis mercredi, a pris ces derniers jours une série de mesures qui semblent aller dans le sens des promesses démocratiques émises le jour du coup d’État. En deux jours, les nouveaux maîtres de Nouakchott ont successivement présenté leur programme de réformes politiques démocratiques, réaménagé la Constitution en affichant leur souci de légalité, nommé un Premier ministre et libéré des détenus politiques. Le président du Conseil militaire, le colonel Ely Ould Mohammed Vall, a reçu samedi les partis politiques « légalement constitués » et leur a exposé un schéma politique qui doit permettre le retour à la vie constitutionnelle à l’issue d’une période de transition ne devant pas excéder deux ans. Dans cette optique, un référendum constitutionnel doit être organisé dans moins d’un an, suivi d’élections législatives et présidentielles dans la foulée, avec l’assurance que ni les militaires au pouvoir ni le Premier ministre de transition ne se présenteront à ces consultations. Le réaménagement de la Constitution par une charte constitutionnelle adoptée par le Conseil militaire le même jour, réaffirmant le respect des libertés individuelles et collectives, a conforté cet espoir et suscité l’élargissement de l’élan de solidarité avec les putschistes. L’euphorie populaire a atteint son paroxysme dimanche avec la libération d’une vingtaine d’islamistes. Le CMJD, qui a pris cette décision en faveur « d’islamistes modérés, arrêtés pour leurs seules opinions politiques », observe encore une « prudence remarquée », selon un diplomate, vis-à-vis d’une quarantaine d’autres islamistes, dont plusieurs considérés comme étant « jihadistes ». Cette prudence « pourrait être destinée à rassurer les États-Unis qui craignent un revirement de la junte », sous la pression de la rue, au sujet de la lutte contre le terrorisme suivie par le président déchu Maaouiya Ould Taya. « La nomination dimanche d’un Premier ministre de l’équipe qui a servi sous Ould Taya pourrait également être interprétée comme un signe de bonne volonté vis-à-vis des États-Unis et de certains pays occidentaux dont la France, où il était ambassadeur », note encore un représentant occidental à Nouakchott. Parallèlement, dans un entretien diffusé par la chaîne de télévision al-Arabiya, le président déchu a donné « ordre à ses forces d’intervenir pour rétablir l’ordre constitutionnel et a promis de revenir très prochainement dans son pays ». M. Taya a également fustigé les putschistes, les qualifiant de « criminels qui l’ont trahi » et qui ont « trompé le peuple ».

Le Comité militaire pour la justice et la démocratie (CMJD), au pouvoir en Mauritanie depuis mercredi, a pris ces derniers jours une série de mesures qui semblent aller dans le sens des promesses démocratiques émises le jour du coup d’État. En deux jours, les nouveaux maîtres de Nouakchott ont successivement présenté leur programme de réformes politiques démocratiques, réaménagé...