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Actualités - OPINION

Violation de Taëf ?

Selon Magazine (29/7/05, p.10), un député mécontent de la modification des réunions du Conseil des ministres, qui se tiendront désormais tantôt à Baabda, tantôt au Sérail (au lieu de Badaro-Musée), « s’est indigné de cette nouvelle violation de Taëf », (violation de l’article 65, dit-il). On se demande si l’honorable représentant se souvient que, durant les neuf ans de la présidence Hraoui, les réunions ministérielles se tenaient uniformément à Baabda sans que cela ne dérangeât personne, et ne soulevât la moindre observation. Or, à peine nommé Premier ministre fin 98, Sélim Hoss a déclaré qu’il faut, prioritairement, trouver un siège spécial pour le Conseil des ministres. Il ordonna à son ministre Beydoun d’aller, toutes affaires cessantes, trouver un local ad hoc Mohammed Youssef Beydoun, connu pour son ouverture d’esprit et son aménité, a dû néanmoins, à son corps défendant, se mettre en chasse. Il ne trouva rien de mieux que l’immeuble du rectorat de l’Université libanaise attenant au Musée. Nous avons alors assisté, sur le petit écran, à la discussion entre lui et le pauvre recteur entouré de ses assistants, tout apeurés par la menace de se voir jetés dans la rue. Ils lui avaient objecté, outre l’obligation de suspendre leurs occupations pour se mettre à la recherche de locaux de remplacement, les dépenses énormes qui allaient approfondir encore le gouffre budgétaire. Rien n’y fit : il fallait respecter Taëf, un impératif urgent, qui a la priorité même sur l’état lamentable des finances. On vit donc le tranquille quartier Badaro, qui avait à peine oublié la sinistre période des bombardements, se trouver, une fois par semaine, en état de siège imposé par les mesures de sécurité pour protéger les ministres : déploiements de soldats, interdiction de certaines rues à la circulation, va-et-vient des camions militaires pour amener du Sérail (et rendre en soirée) les dossiers dont les ministres pourraient avoir besoin… Est-ce la nostalgie de pareilles scènes qui alimente l’indignation de monsieur le député ? A-t-il, au moins lu l’article 65 auquel il se réfère ? Le voici, pour rappel : il comprend cinq paragraphes, les quatre premiers étrangers au sujet. Le cinquième, composé de 12 lignes, cite, comme incidemment, que « le Conseil des ministres se réunit périodiquement dans un siège spécial », soit six mots (sans les particules), le reste du paragraphe traitant d’autres sujets. Et ce sont ces six mots qui ont incité M. Hoss à jeter dans la rue le rectorat de l’Université libanaise… Albert SARA
Selon Magazine (29/7/05, p.10), un député mécontent de la modification des réunions du Conseil des ministres, qui se tiendront désormais tantôt à Baabda, tantôt au Sérail (au lieu de Badaro-Musée), « s’est indigné de cette nouvelle violation de Taëf », (violation de l’article 65, dit-il).
On se demande si l’honorable représentant se souvient que, durant les neuf...