JAZZ Au Blue Note Café, rue Makhoul Ginetta joue de la trompette et…de son charme (Photo)

Cela fait trente ans qu’elle joue de la trompette. Ginetta a une vendetta (d’où le nom de son trio Ginetta’s Vendetta) contre l’industrie de la musique qui sait confectionner des stars mais ne va pas à la recherche de nouveaux talents. Ce sentiment d’amertume est personnel. Cela fait des années qu’elle attend son quart d’heure de célébrité. «La musique live est moribonde, soupire-t-elle. Nous (les musiciens) sommes pressés comme des citrons pour gagner notre pain.» Sa tournée mondiale, d’où sa présence au Liban, s’inscrit dans le cadre de sa tentative de changer son karma. Avec énergie – il paraît qu’elle en a à revendre –, elle se produit sur la scène jazzy en compagnie de ses meilleurs atouts. Elle en a principalement deux. Sa baby trompette qu’elle manipule depuis – un instrument noir et doré créé spécialement pour elle – et son arrière-train qu’elle désigne comme «son meilleur profil». Vous l’avez compris, Ginetta a le sens de l’humour et elle en use devant son public. Elle demande souvent qu’on applaudisse… ses chaussures. La musicienne chanteuse défend son sex-appeal: «Si je ne jouais pas aussi bien, je n’aurai jamais osé porter des petites robes aussi seyantes.» Bref, elle joue de son charme autant que de sa trompette. Musicienne, chanteuse mais aussi compositrice, Ginetta possède un répertoire très varié qui va du classique au jazz, en passant par le blues, la pop, la musique latine ou encore les chansons du folklore russe. Artiste versatile et multidirectionnelle, elle désire abattre les frontières de la musique et traverser les barrières géographiques. «Avec ma trompette comme passeport, je peux aller où je veux», dit-elle. Si le public du Blue Note se prête au triple charme de sa voix, de sa musique et de son look, Ginetta aura pris sa revanche. Jusqu’au 23 juillet. Puis du 25 au 30 juillet, à 22h. Pour plus d’informations, tél.: 01/743857. M.G.H.