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Le juge Bruguière bientôt à Beyrouth pour suivre l’affaire Kassir La crise inquiète la France, Gérard Bapt déjà sur place, en éclaireur

PARIS, d’Élie MASBOUNGI Paris suit avec inquiétude la situation au Liban, qu’il s’agisse des mesures vexatoires prises par les autorités syriennes contre les agriculteurs libanais, du retard dans la formation du gouvernement ou de la poursuite de la série noire des attentats contre des figures politiques ou médiatiques. La crise ministérielle notamment est l’objet des discussions à Paris, tant dans les cercles du pouvoir exécutif que dans les milieux parlementaires, ces derniers étant, semble-t-il, plus réceptifs aux subtilités des motifs invoqués dans les sphères du président Émile Lahoud pour demander au Premier ministre désigné de revoir sa copie. Au cours de la réception traditionnelle du 14 juillet dans les jardins de l’Élysée, la question libanaise a été évoquée lors des conversations entre des diplomates arabes et des journalistes libanais d’un côté, et des membres du gouvernement et des parlementaires français de l’autre, dont certains font partie du groupe parlementaire d’amitié France-Liban. Ces discussions ont permis de déceler à première vue la vive inquiétude de la classe politique française face au retard du feu vert du président Émile Lahoud à la formation du nouveau gouvernement. Mais des députés et des sénateurs connus pour suivre de très près la situation au Liban affirment qu’ils comprennent les motivations du chef de l’État. Ils estiment cependant qu’en raison de la gravité de la situation, il faut réagir comme lors des dernières élections législatives, lorsque les Libanais ont été invités à se rendre aux urnes quelle que soit la loi électorale en vigueur. Donc, a affirmé un parlementaire parisien, il faut former le gouvernement en faisant valoir l’urgence et la nécessité de mettre fin à une crise qui peut donner lieu à de sérieux dérapages ou tout simplement à une paralysie totale de l’Exécutif. Sur un autre plan, il semble presque acquis que le célèbre juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière se rendra dans les prochains jours à Beyrouth pour entamer l’instruction dans le dossier de l’attentat qui a coûté la vie à Samir Kassir. Le magistrat, dont la réputation n’est plus à faire, puisqu’il a traité plus d’une affaire de ce genre en France et à l’étranger, pourrait être accompagné par un autre membre du parquet antiterroriste qui poursuivra le travail sur place dans les prochaines semaines. Parallèlement, des groupes de députés de gauche et de droite préparent actuellement des visites au Liban. M. Gérard Bapt, vice-président du groupe parlementaire d’amitié France-Liban et en même temps président du groupe d’amitié franco-syrien, est à Beyrouth depuis hier déjà. Le parlementaire socialiste pourrait d’ailleurs proposer ses bons offices pour aider au règlement de la crise aux frontières libano-syriennes et peut-être effectuer à cet égard un aller-retour à Damas. Autres projets de visites de parlementaires français au Liban, celle de Martine Aubry (PS), qui sera accompagnée d’élus de gauche qui affirment vouloir se rendre sur place pour mieux connaître la situation au Liban par des contacts avec des responsables gouvernementaux, leurs homologues de la nouvelle Assemblée libanaise et des représentants de la société civile. Ces contacts sont appelés à étoffer en quelque sorte les liens établis entre François Hollande, le secrétaire général national du PS, et M. Walid Joumblatt, chef du PSP. Parallèlement, M. Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, n° 2 du gouvernement et candidat déclaré à la succession du président Jacques Chirac, pourrait se rendre au Liban dans les prochaines semaines accompagné d’un groupe de parlementaires de l’UMP dont il assumait la présidence avant d’entrer au gouvernement. Là aussi, il s’agirait, si cette visite se confirmait, d’un « doublement » de l’axe Chirac-Hariri qui, selon des proches de M. Sarkozy, a tendance à soutenir sans conditions les positions de M. Saad Hariri, qui a réussi à maintenir et même à renforcer les liens entre l’Élysée et le courant politique représenté par le bloc parlementaire Hariri et la majorité qu’il représente à l’Assemblée.
PARIS, d’Élie MASBOUNGI

Paris suit avec inquiétude la situation au Liban, qu’il s’agisse des mesures vexatoires prises par les autorités syriennes contre les agriculteurs libanais, du retard dans la formation du gouvernement ou de la poursuite de la série noire des attentats contre des figures politiques ou médiatiques.
La crise ministérielle notamment est l’objet des...