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Un parc d’attractions alternatif en Allemagne, où l’on dort sous terre, en tipi ou dans les arbres L’île du « roi Bergamo » (photos)

Dormir dans un tipi indien, une maison souterraine, ou dans un arbre : pour ce faire, il faut se rendre à l’extrémité orientale de l’Allemagne, dans un endroit où, comme le remarque le maître des lieux, « on est les premiers du pays à voir le soleil se lever ». Nous sommes à quelques kilomètres de Görlitz, au milieu des bois, sur un terrain de cinq hectares adossé à la frontière germano-polonaise que Jürgen Bergmann a baptisé « l’île de la culture ». Une sorte de parc d’attractions alternatif, de terrain de jeux d’aventure où l’on peut aussi passer une nuit ou deux dans ces hébergements hors du commun. Rassemblée autour d’un feu de camp, une famille se grille des « gâteaux-gourdins », ainsi nommés en raison de la forme indéfinie de ces bouts de pâte sucrée sur broche. Plus loin, un chameau et un yack paressent dans des enclos poussiéreux. Et une bande d’adolescents munis de lampes frontales explore les quelque 500 mètres de galeries souterraines qui conduisent à un donjon farfelu de planches et de métal que l’on dirait sorti d’un conte. Quant à Jürgen Bergmann, qui se fait appeler ici le « roi Bergamo », il fait visiter ses cinq maisons perchées dans un bosquet, reliées par des passerelles de bois. Elles ont de 15 à 20 mètres carrés de superficie, peuvent accueillir chacune trois à quatre personnes et ont pour principale particularité de n’avoir aucun angle droit. « Nos constructions sont comme si elles avaient été réalisées par des enfants si on les avait laissé faire », explique M. Bergmann en caressant une barbiche grisonnante qui lui donne des airs de Buffalo Bill. Mais tout est conforme aux normes de sécurité allemandes. Et la statique des constructions a été dûment expertisée, assure-t-il. Chaque maison est équipée de toilettes chimiques, et un ensemble de douches communes à la colonie arboricole permet de faire sa toilette à une dizaine de mètres de hauteur, avec vue sur les étendues forestières sur la rive polonaise de la Neisse. Une « expérience » unique Les premiers hôtes ont été accueillis fin juin et plus de 150 personnes y ont réservé des nuits, selon la direction de ce « premier hôtel-arbres d’Allemagne ». Pourtant le tarif n’est pas donné : à partir de 160 euros la nuit pour la plus petite des maisons, petit déjeuner compris. Mais « ce n’est pas une nuitée que nous offrons, c’est une expérience », explique le maître des lieux. Parmi les autres « expériences » proposées figure la nuit dans un tipi indien ou dans la maison souterraine, aménagée dans une caverne artificielle, à l’entrée de laquelle on peut prendre des bains chauds dans une « marmite de cannibales » : un gigantesque bassin de fonte placé au-dessus d’un feu de bois. L’an dernier, le parc a attiré 74 000 visiteurs. À l’origine, dans les années qui ont suivi la chute du Mur, ce n’était qu’un « terrain de jeux modèle » destiné aux clients de l’entreprise d’ébénisterie de Jürgen Bergmann. Aujourd’hui, le parc et l’entreprise emploient une cinquantaine de personnes, dans une région de l’ex-RDA où un habitant sur quatre pointe au chômage. Et les commandes affluent de toute l’Europe : une aire de jeux à Malaga en Espagne, une autre en Belgique à Lilse Bergen, des cabanes de Robin des Bois dans la forêt de Sherwood en Grande-Bretagne ou encore une maison tropicale au zoo Schönbrunn à Vienne... Ce sont d’ailleurs ces activités qui font vivre l’entreprise, et non le parc, ouvert seulement de mars à octobre, souligne Jürgen Bergmann. Sur le plan de l’hôtellerie, le « roi Bergamo » n’a par ailleurs pas l’intention de faire sérieusement concurrence aux professionnels du secteur. C’est pourquoi il déconseille de lui-même les longs séjours dans les maisons-arbres : « Tout est exigu, ce n’est pas confortable. Au bout de la troisième nuit, on finit par ne ressentir que les inconvénients. Ce serait dommage de partir sur une mauvaise impression. »

Dormir dans un tipi indien, une maison souterraine, ou dans un arbre : pour ce faire, il faut se rendre à l’extrémité orientale de l’Allemagne, dans un endroit où, comme le remarque le maître des lieux, « on est les premiers du pays à voir le soleil se lever ».
Nous sommes à quelques kilomètres de Görlitz, au milieu des bois, sur un terrain de cinq hectares adossé à...