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L’ancien ministre présente son dernier ouvrage à Paris, au Centre de la presse étrangère Ghassan Salamé analyse les comportements de l’Amérique pour « refaire le monde »

Paris, d’Élie MASBOUNGI Devant une cinquantaine de journalistes français et étrangers réunis au Centre de la presse étrangère, M. Ghassan Salamé, ancien ministre et professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, a présenté et commenté son livre intitulé Quand l’Amérique refait le monde, récemment paru chez Fayard. Il s’agit d’un ouvrage de 550 pages dans lequel M. Salamé évoque les comportements de la superpuissance mondiale sur les plans politique, économique et militaire, expliquant le passage des États-Unis en tant que puissance, d’un monde bipolaire à un monde unipolaire. Aussi bien dans son ouvrage qu’au gré de ses réponses aux questions des journalistes présents, l’ancien ministre a expliqué comment Washington a délibérément mis la force militaire au service de ses desseins de domination politique. Et ce, a-t-il ajouté, bien avant le tournant historique du 11 septembre 2001. M. Salamé devait également expliquer que l’échiquier mondial sur lequel évoluent les États-Unis est multiforme. Le jeu et la stratégie changent selon qu’il s’agisse d’économie, de relations politiques internationales ou de polarisation dictée par les intérêts supérieurs de la superpuissance américaine. Le conférencier devait souligner ensuite le rôle relativement nouveau que veulent endosser les États-Unis, celui du « missionnaire » cherchant à instaurer la démocratie dans le monde. À cet égard, il a estimé que cet objectif sera difficilement atteint car les divers pays dans lesquels interviennent les États-Unis, militairement ou à travers des pressions et autres sanctions économiques, ne sont pas tous dans la même situation. Il n’est pas dès lors certain que cette « mission » américaine apporte la démocratie aux peuples de ces pays. Pour ne parler que du fameux projet américain de « Grand Moyen-Orient » dont, précise M. Salamé, il existe au moins une douzaine de versions, les pays concernés se trouvaient au moment des diverses interventions américaines dans des situations tellement différentes qu’il faudrait attendre très longtemps pour qu’ils convergent vers les mêmes valeurs démocratiques que Washington prétend promouvoir. L’ancien ministre évoque, par ailleurs, une réalité relativement nouvelle aux États-Unis, à savoir la marginalisation du Département d’État dans l’élaboration et l’application de la politique étrangère américaine et la militarisation excessive de cette politique. Ainsi, les troupes américaines se trouvent actuellement dans 70 pays du monde. De plus, les difficultés que rencontrent le président George Bush et son équipe en Irak mèneront, estime M. Salamé, au rétablissement du service militaire obligatoire aux États-Unis. Il a enfin estimé que les dépenses militaires, du fait de l’intervention en Irak, ont déjà coûté environ 350 milliards de dollars, ce qui dépasse largement les prévisions les plus pessimistes faites en 2003 par des spécialistes du Pentagone.
Paris, d’Élie MASBOUNGI
Devant une cinquantaine de journalistes français et étrangers réunis au Centre de la presse étrangère, M. Ghassan Salamé, ancien ministre et professeur à l’Institut d’études politiques de Paris, a présenté et commenté son livre intitulé Quand l’Amérique refait le monde, récemment paru chez Fayard.
Il s’agit d’un ouvrage de 550 pages dans lequel...