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L’ancien Premier ministre acquitté dans l’affaire du discours devant le Congrès américain Aoun n’a plus aucun compte à rendre à la justice libanaise

La chambre criminelle de la cour d’appel de Beyrouth a mis un terme hier à quinze ans de poursuites judiciaires contre le général Michel Aoun. Quinze ans durant lesquelles toute la machine judiciaire libanaise semblait tisser, patiemment, une toile qui devait empêcher toute velléité de retour de la part de l’ancien Premier ministre, alors en exil en France. Mais le retrait syrien aura encore une fois été décisif. En effet, un mois exactement après l’abandon des poursuites concernant trois autres chefs d’accusation, l’édifice judiciaire construit par le régime libanais de l’après-Taëf a achevé de s’écrouler, le dernier mur étant tombé hier, puisque le tribunal, présidé par le juge Michel Abou Arraj, a décidé, par défaut, « l’abandon des poursuites contre le général Michel Aoun, les éléments criminels constitutifs (des infractions) étant absents ». La longue histoire du général avec la justice libanaise a donc pris fin. C’est le discours prononcé par le général devant la commission des Relations internationales du Congrès américain, en septembre 2003, qui était au centre de ce dernier procès. La chambre d’accusation avait alors estimé que cette allocution « porte atteinte aux relations du Liban avec un pays ami (la Syrie)», expose le Liban et les Libanais à des mesures de rétorsion, incite à des troubles confessionnels et contribue à faire courir à l’étranger des informations « fausses ou exagérées » qui nuisent à « la majesté de l’État ». Le général était également poursuivi pour usurpation de titre officiel. Au terme d’une séance qui s’est déroulée en l’absence de Aoun, qui bénéficie par ailleurs de son immunité parlementaire récemment acquise, la cour a balayé, à tour de rôle, les différents chefs d’accusation. Même le parquet semblait pousser dans la même direction, affirmant qu’il appartenait à la cour de procéder, ou non, à l’incrimination,« à la lumière de l’évolution récente de la situation de l’accusé ». Estimant que les propos du député élu du Kesrouan n’ont eu aucun effet négatif sur les relations libano-syriennes ou sur les intérêts du Liban et des Libanais, la cour a presque fait l’éloge du discours national de Aoun qui « ne pouvait » provoquer des dissensions internes. Ultime argumentation, les juges ont même considéré que le général n’a pas avancé de fausses informations portant atteinte à « la majesté » de la justice libanaise, puisque son discours était justifié par les poursuites que cette même justice engageait à l’époque contre sa personne et ses partisans. Après le prononcé de la sentence, l’avocat du général, Jean Salouane, n’a pas pu s’empêcher d’applaudir en criant : « Vive la justice ! » « Lorsque la magistrature redevient libre et indépendante, elle ne peut être que juste », a-t-il ajouté.

La chambre criminelle de la cour d’appel de Beyrouth a mis un terme hier à quinze ans de poursuites judiciaires contre le général Michel Aoun. Quinze ans durant lesquelles toute la machine judiciaire libanaise semblait tisser, patiemment, une toile qui devait empêcher toute velléité de retour de la part de l’ancien Premier ministre, alors en exil en France. Mais le retrait...