Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Eclairage - C’est Geagea qui aurait demandé au chef du Courant du futur de se rendre chez le général Aoun Saad Hariri espérait sincèrement la formation d’un gouvernement d’entente nationale, estiment ses proches

La situation politique a beau être confuse, les apparences de la démocratie, elles, semblent devoir rester sauves au Liban. Depuis l’échec des négociations entre le Courant du futur et les aounistes au sujet de la formation du nouveau gouvernement, il n’y a plus d’inquiétude à se faire. Il y aura, dans l’étape à venir, un camp loyaliste et une opposition. Pourtant, selon ses proches, Saad Hariri avait sincèrement voulu que toutes les parties soient représentées au sein du gouvernement. Il croyait que, dans cette période transitoire, il était nécessaire que tous les efforts soient déployés pour unifier les rangs face aux défis que vont devoir relever les Libanais. C’était d’ailleurs cette conviction qui l’avait poussé à tendre la main à toutes les parties libanaises, à la fin des élections. Considérant que les campagnes féroces menées pendant les élections n’avaient qu’un objectif électoral, il s’était empressé de déclarer que cette page est désormais derrière nous et qu’il est temps d’essayer de trouver des éléments d’entente entre les Libanais. D’ailleurs, selon ses proches toujours, Saad Hariri rejetait les accusations portées contre son courant d’avoir utilisé un langage confessionnel pendant la campagne électorale, notamment dans les circonscriptions du Liban-Nord. Il aurait répondu à ceux qui lui faisaient ce genre de remarque que c’est quand même lui qui avait le plus appelé les musulmans à voter pour les candidats des Forces libanaises. Il aurait aussi exprimé sa fierté devant ce nouveau paysage politique libanais et devant cette expression de la réconciliation nationale, dans l’esprit du 14 mars. À ce sujet, Saad Hariri considère, toujours selon ses proches, que son alliance avec les Forces libanaises est politique et non pas seulement électorale. Ce serait d’ailleurs pour bien insister sur cet aspect qu’il aurait tenu à se rendre à la prison de Yarzé pour y rencontrer Samir Geagea. Pas question de jouer les FL contre Aoun Saad Hariri aurait même dit à ses interlocuteurs que l’alliance entre le Courant du futur et les Forces libanaises ne pouvait être considérée comme de la tactique politique, visant à jouer cette formation contre le courant aouniste et à favoriser ainsi l’émergence de dissensions entre les deux grands courants qui se partagent la grande majorité de la rue chrétienne. Au contraire, le chef du plus important bloc parlementaire chercherait constamment à établir des alliances ou, à défaut, un processus de coopération avec les Forces libanaises et le général Aoun. Il aurait même confié à ses proches que ce serait Samir Geagea qui lui aurait suggéré de se rendre chez le général Aoun, après la fin des élections législatives, au cours de leur tête-à-tête d’une heure à Yarzé. Le but de cette suggestion aurait été donc de favoriser une alliance tripartite, non de semer la discorde. D’ailleurs, à l’issue de cette rencontre nocturne, qui avait un peu pris de court les milieux politiques, Saad Hariri avait confié à ses proches qu’il avait beaucoup apprécié de parler en toute franchise avec le général Aoun. Il aurait même affirmé que le général lui avait donné l’impression d’être un homme sincère, ayant une vision pour le Liban. Il aurait souhaité pouvoir coopérer avec lui, au sein du gouvernement. Saad Hariri aurait même déclaré, lorsque les négociations étaient sur le point d’aboutir, qu’il ne voyait pas l’intérêt de faire de l’opposition pour le principe. Selon lui, celle-ci n’est pas un devoir ou une obligation. Elle peut se faire autour de projets et n’a pas nécessairement besoin de se constituer en force organisée au Parlement. Et un gouvernement d’entente nationale, comme il souhaitait que soit celui de M. Siniora, doit regrouper toutes les parties. Mais les aléas de la politique en ont décidé autrement. Apparemment, ce serait surtout la position de Walid Joumblatt, l’allié de M. Hariri, qui aurait fait capoter les négociations avec le général Aoun. Et au cours de l’entretien qui a réuni les deux hommes, samedi soir, le chef du PSP aurait été catégorique, affirmant qu’il n’y a pas de raison de céder aux conditions du général, l’alliance Hariri-Joumblatt ayant quand même remporté les élections. Hariri a donc rencontré une dernière fois le général Aoun, lui demandant de renoncer au portefeuille de la Justice. En vain. L’idée du gouvernement d’entente nationale a donc fait long feu, mais Hariri ne souhaite pas, selon ses proches, couper les ponts avec le général. D’autant que si le président de la République ne signe pas le décret de formation du gouvernement, il faudra bien que les négociateurs reprennent le chemin de Rabieh. Scarlett HADDAD
La situation politique a beau être confuse, les apparences de la démocratie, elles, semblent devoir rester sauves au Liban. Depuis l’échec des négociations entre le Courant du futur et les aounistes au sujet de la formation du nouveau gouvernement, il n’y a plus d’inquiétude à se faire. Il y aura, dans l’étape à venir, un camp loyaliste et une opposition.
Pourtant,...