Coopération - La visite officielle d’Erdogan suscite des remous dans les milieux arméniens libanais Le Premier ministre turc arrivera aujourd’hui à Beyrouth

Le Premier ministre turc, Racip Tayyap Erdogan, arrivera ce soir à Beyrouth dans le cadre d’une visite officielle de deux jours. Hôte de son homologue libanais, Nagib Mikati, M. Erdogan devrait discuter du développement des relations bilatérales. Le chef du gouvernement turc sera accompagné de ses ministres des Finances, de l’Industrie, du Commerce et de la Santé, ainsi que de plusieurs députés, dont certains sont membres du comité d’amitié parlementaire libano-turc. M. Erdogan devrait arriver à Beyrouth, aujourd’hui à 18 heures, où il sera accueilli par M. Mikati. Une réunion se tiendra ensuite au Sérail entre les deux chefs de gouvernement. Demain, jeudi, MM. Mikati et Erdogan prendront part au Forum économique arabe qui sera inauguré à 10 heures à l’hôtel Phoenicia. Le Premier ministre turc rendra également visite au président de la République, Émile Lahoud, et au chef du Parlement, Nabih Berry. Il devra également se réunir avec le conseil des hommes d’affaires libano-turcs Également au programme, une visite à la sépulture de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri, ainsi qu’à Koraytem. Avant de quitter Beyrouth, M. Erdogan tiendra une conférence de presse conjointe avec son homologue libanais. La visite du Premier ministre turc suscite plusieurs réactions dans les milieux arméniens libanais. La prélature arménienne du Liban, composée des Églises arméniennes grecs-orthodoxes, grecs-catholiques et protestantes, a publié hier un communiqué appelant « les autorités libanaises à rappeler au Premier ministre turc le génocide que son pays a perpétré en 1915 contre le peuple arménien ». « La Turquie continue de violer les principes élémentaires des droits de l’homme. La visite de M. Erdogan réveillera chez les Libanais les agissements de l’Empire ottoman à Beyrouth, où des enfants du pays avaient été exécutés », souligne le texte, indiquant que « la Turquie, qui refuse de reconnaître le génocide arménien et la juste cause chypriote, continue de fausser les vérités historiques, prouvant encore une fois qu’elle est incapable de respecter les plus simples principes défendus par l’Union européenne ». « Tant qu’elle ne reconnaît pas le génocide arménien, la Turquie demeurera le même État criminel », souligne le communiqué. De son côté, le Comité de défense de la cause arménienne, relevant du Tachnag, a publié un communiqué dans le même sens. Le texte appelle « le gouvernement à prendre en considération dans ses relations avec la Turquie la position prise par le Parlement libanais condamnant le génocide arménien ». Les actuels députés du Tachnag ainsi que d’anciens parlementaires du parti tiendront aujourd’hui, à 12 heures 30, une conférence à l’Ordre de la presse afin d’appeler la Turquie à reconnaître le génocide arménien. Une manifestation sera également organisée à la place de Bourj Hammoud, à 13h30.