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Actualités - CHRONOLOGIE

Le leader du CPL rappelle que ses détracteurs se sont alliés aux symboles du pouvoir prosyrien Aoun : C’est tout l’État sécuritaire qui doit être déraciné, et pas un seul homme

La seule question à laquelle le général Michel Aoun n’a pas su ou voulu répondre, hier, au cours de sa conférence de presse, portait sur l’impression qu’il donne de vouloir « brûler l’étape » de la liquidation du « régime sécuritaire », pour en venir tout de suite à l’ouverture des dossiers de la corruption politique. Mis en accusation la veille par la Rencontre du Bristol, le chef du Courant patriotique libre (CPL) s’est défendu avec son brio habituel. Il a commencé par procéder à un implacable réquisitoire contre ceux qui ont adhéré à l’accord de Taëf et qui, a-t-il précisé, composent aujourd’hui la Rencontre du Bristol, « à quelques figures près, en plus ou en moins ». « Je regarde autour de moi et constate que ceux qui me critiquent sont ceux-là mêmes qui ont fait l’accord de Taëf. À l’époque, mon désaccord avec eux portait sur un point fondamental : des garanties que l’accord serait appliqué (…). L’unique point fondamental sur lequel j’insistais était l’établissement d’un calendrier-programme de retrait de l’armée syrienne. Ce point a beaucoup coûté, le poste de président que l’on me proposait, mon expulsion de Baabda, quinze ans d’exil, 16 000 arrestations, détention et torture pour mes partisans, des drames économiques, une tentative d’assassinat, la prison pour Samir Geagea et l’assassinat de Rafic Hariri. Tous ces malheurs sont dus aux erreurs politiques commises par ces mêmes personnes qui sont regroupés dans le Rassemblement du Bristol, à quelques figures près, en plus ou en moins. » Selon le général Aoun, « le processus de libération lancé le 14 mars 1989, a abouti le 14 mars 2005 (…), mais leur passage (les principaux pôles du Bristol) par le 14 mars 2005 n’était qu’une intersection, leur trajectoire étant différente de la nôtre ». Justifiant son opposition à la demande de démission du chef de l’État à l’ombre du Parlement actuel, et indigné de se voir accusé d’avoir créé un climat favorable à l’assassinat de Samir Kassir, le général Aoun a rappelé qu’il a mis en garde, l’été dernier, le président de la République contre toute volonté de proroger son mandat ou de le renouveler. Ce n’est donc pas ce point, explique-t-il en substance, qui l’oppose à ses détracteurs. Selon lui, « le but fondamental de la demande de démission du président Lahoud et de l’élection d’un nouveau chef de l’État est la volonté de faire accéder à la première magistrature de l’État un homme à leur ressemblance et empêcher que des comptes soient demandés ». Et le général Aoun de préciser que des dossiers brûlants existent contre la plupart des membres de la caste politique. « Je les comprends, ils sont tous menacés » a-t- dit, s’expliquant ainsi « la bassesse » de certaines attaques lancées contre le CPL. « Je ne défends pas le président Lahoud, a-t-il dit. Mais nous avons convenu qu’il ne convient pas que l’ancienne Chambre élise un nouveau chef de l’État », et que c’était là la mission de la nouvelle Chambre. « C’est tout l’État sécuritaire qui doit être déraciné, et pas un seul homme. L’État sécuritaire n’est pas incarné par un seul homme. Nabih Berry, le président de la Chambre, en fait partie, Rafic Hariri, que Dieu ait son âme, il est mort en martyr, mais c’est là une autre histoire, en faisait partie. Walid Joumblatt en faisait partie. » Au passage, le général Aoun a affirmé avec force que, contrairement à ce que l’on fait dire au CPL, l’assassinat de Samir Kassir est « un assassinat politique par excellence » Accusé de faire alliance avec des « symboles du pouvoir sécuritaire », le général Aoun s’est défendu d’avoir conclu quelque accord que ce soit avec M. Michel Murr, mais il a défendu sans équivoque M. Talal Arslane. « Quel crime a jamais commis M. Arslane durant sa vie ? Quel dossier retient-on contre lui ? Quelle caisse a-t-il volée ? » s’est-il exclamé, avant de constater, comme tout le monde, que ses détracteurs ne se privent pas, pour leur part, de pactiser, là où leur intérêt le commande, avec « des symboles du pouvoir sécuritaire » prosyrien, donnant comme exemple l’alliance de Mme Bahia Hariri avec le mouvement Amal et Assaad Herdane, et de M. Joumblatt avec le Hezbollah.
La seule question à laquelle le général Michel Aoun n’a pas su ou voulu répondre, hier, au cours de sa conférence de presse, portait sur l’impression qu’il donne de vouloir « brûler l’étape » de la liquidation du « régime sécuritaire », pour en venir tout de suite à l’ouverture des dossiers de la corruption politique.
Mis en accusation la veille par la...