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Actualités - CHRONOLOGIE

Concert - Une performance en forme de périple musical du pianiste néerlandais au théâtre al-Madina – Hamra L’âme bleue du monde dans le « New Blues For Piano » de Marcel Worms (photo)

C’est à ce point qu’il faut aimer le piano du XXe siècle pour lui consacrer, depuis plusieurs décades maintenant, toute son énergie et tout son enthousiasme. Marcel Worms, Néerlandais de nature et musicien nomade de son état, a donné deux concerts au théâtre al-Madina où il a fait une partie de l’inventaire des musiques du monde auxquelles il est particulièrement sensible. Le premier, New Blues For Piano, a eu le mérite d’un tour du monde sous le signe de l’âme bleue, avec des avatars plus ou moins fidèles à ses origines. De ces seize compositions, dont certaines créées à la demande de Marcel Worms, la première remarque à en tirer est simple : le blues est une racine indéfectible. Même s’il est né sur les galères puis dans les champs de coton nord-américains, chaque pays a son âme bleue, ses heures de tristesse glissées au creux d’un instrument, d’une ou de plusieurs voix. L’artiste néerlandais a donc apporté dans sa besace de partitions deux Américains, Neely Bruce, né en 1944, et Elizabeth Austin (qui a le mérite d’être une femme), née en 1938, particulièrement appréciable pour avoir été, de tout le programme, la plus proche du blues au travers d’une «approche» résolument contemporaine. « Music Bars » et ovni Ceux qui ne sont pas en reste sont les compatriotes du pianiste invité, comme Joost Kleppe, né en 1963 et qui a écrit un très intéressant Memento (1999), et Robert Nasveld, né en 1955, avec un éloquent Frozen Blues (2002). Dans la grande tradition du blues du début du siècle, celle des « Music Bars » où la virtuosité dansante était de mise, l’Anglais John Lewis avec son Molybdene (2003) et le Tchèque Emil Viklicky et son Who’s Got the Blues ? ont fait un honnête travail de restitution. Sinon, en glanant au milieu des quelque dix nationalités représentées à travers New Blues For Piano, les noms qui méritent d’être retenus sont ceux de l’Australien Ian Munro, auteur d’un ovni appelé Dismal Blues (2004), de l’Australo-Ouzbékistane Elena Chermin, qui a amusé le public avec un Economy Class Blues (2004) complètement déjanté, de l’Égyptien Ali Osman et de son très cairote, donc chaotique et bruyant Afro-Arab Blues (2005) et surtout, « Koulouna lil watan ! », Abdallah el-Masri et un somptueux et noir Jimali Wali (2003). Côté libanais, la participation du saxophoniste Nidal Abou Samra a complété un tableau en l’emportant vers les rives, toutes proches, du jazz. Marcel Worms a donc offert un très beau panorama contemporain de ce que peut être l’éternelle âme bleue à travers le monde. Bravo. Diala GEMAYEL

C’est à ce point qu’il faut aimer le piano du XXe siècle pour lui consacrer, depuis plusieurs décades maintenant, toute son énergie et tout son enthousiasme. Marcel Worms, Néerlandais de nature et musicien nomade de son état, a donné deux concerts au théâtre al-Madina où il a fait une partie de l’inventaire des musiques du monde auxquelles il est particulièrement...