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Actualités - CHRONOLOGIE

Derniers préparatifs pour l’accueil du général Aoun Liesse orange à l’AIB pour l’accueil des militants aounistes(photo)

Une banderole sur laquelle on peut lire « Bienvenue dans un Liban libre », des t-shirts, des casquettes et des foulards orange, une ambiance de liesse : l’accueil réservé à plusieurs militants aounistes venus de Paris et du Koweït à l’aéroport de Beyrouth, dans l’après-midi d’hier, peut être considéré comme un avant-goût de celui qui sera réservé à l’ancien Premier ministre, le général Michel Aoun, samedi. Ils sont en effet des centaines à avoir pris l’avion pour vivre ce moment avec leurs compatriotes, leurs familles et leurs amis au Liban. Le Courant patriotique libre (CPL) a décidé de consacrer un accueil spécial à deux de ces vols, provenant des capitales française et koweïtienne, dans une action à portée symbolique. Dans la salle d’attente, ils étaient des dizaines à avoir fait le déplacement avec leurs drapeaux, applaudissant à tout rompre et scandant des slogans favorables au général et des slogans souverainistes, dès qu’apparaissait une silhouette portant le foulard orange. Quand plusieurs jeunes hommes, qui s’étaient regroupés à leur sortie d’avion, se sont dirigés ensemble vers la foule des partisans, l’enthousiasme était à son paroxysme : en chantant l’hymne national, certains avaient les larmes aux yeux. Des retrouvailles, des embrassades, une photo souvenir, des sourires... une véritable atmosphère de liesse. Un comité d’accueil formé de dames a distribué des fleurs aux arrivants. Ceux-ci, des émigrés libanais, ont surtout exprimé leur espoir dans un renouveau national. Le Dr Autel Samia dit s’être déplacé parce qu’« une nouvelle page est tournée ». Lui qui visite son pays d’origine tous les ans est confiant et s’attend « à constater du changement ». Pour Laurent Karam, étudiant en France, « le retour du général est une fête pour tous les Libanais, pas seulement pour une seule catégorie ». « J’ai tenu à être là, parce que c’est un événement au Liban de pouvoir enfin s’exprimer après trente ans d’oppression », a-t-il ajouté. Lena Simionidès et Jocelyne Asmar viennent du Koweït pour participer à l’accueil du général. « Nous nous attendons à une amélioration dans le pays, surtout après le retrait des Syriens », ont-elles estimé. Les deux avions, qui se sont posés vers 14h, devaient être suivis, hier, par d’autres appareils ayant à leur bord des passagers venus spécialement pour l’événement de Grande-Bretagne, de France, du Qatar, du Koweït et des Émirats arabes unis. Trois autres groupes devraient atterrir aujourd’hui des États-Unis, du Canada et d’Australie. 1 350 bus affrétés Entre-temps, dans les coulisses du CPL, on s’active, entre fatigue et joie, pour un sprint final avant le jour J. Un appareil d’un millier de personnes en tout, membres et sympathisants, s’est attelé à la tâche depuis plusieurs semaines déjà. Nagi Khoury, coordinateur du projet de retour, affirme que les derniers détails sécuritaires sont réglés en coordination avec l’armée et les Forces de sécurité intérieure, couvrant toute la distance que traversera Michel Aoun, allant de l’aéroport jusqu’à son domicile à Rabieh, en passant par la place des Martyrs. « Nous avons recommandé la vigilance à tous les jeunes », a-t-il ajouté. Les préparatifs pour la rentrée au pays du général n’excluent pratiquement aucune région. Des convois s’organisent un peu partout, et circulent déjà sur les routes, avec des portraits de Michel Aoun et des drapeaux libanais. Samedi, quelque 1 350 bus seront affrétés spécialement pour les habitants de régions éloignées désirant se joindre aux activités du centre-ville. Selon des statistiques effectuées par le courant cette semaine, « la proportion des Libanais ayant répondu qu’ils participeraient à la rencontre du centre-ville s’élèverait à 23,5 % », indique M. Khoury, tout en restant prudent. La répartition ne manque pas de surprendre : « Ceux qui ont répondu favorablement se répartissent comme suit : 30 % dans les régions dites de l’est, 14 % à l’ouest, 17 % au Mont-Liban, 15 % au Liban-Nord, 29 % au Liban-Sud et 44 % à la Békaa. » Selon lui, on pourrait s’attendre à des centaines de milliers de personnes samedi. Il rappelle qu’il faut se trouver sur la place au plus tard à 16h. Rappelons que l’accueil à l’aéroport sera strictement familial, et que l’itinéraire du général Aoun comportera deux arrêts : au monument du Soldat inconnu du secteur du Musée et à la tombe de l’ancien Premier ministre assassiné Rafic Hariri. À noter que les familles des détenus en Syrie seront présentes. Aujourd’hui, la journée sera consacrée aux derniers préparatifs et aux ultimes mises au point, notamment les installations au centre-ville. Campagne de marketing politique Au sein du CPL, la tâche a été répartie entre plusieurs commissions. L’une d’elles s’est chargée de la communication, mettant au point une campagne de marketing politique qui a comporté des spots télévisés, des affiches (fixes et mobiles), des posters, des brochures et un documentaire. L’idée maîtresse de la campagne est un slogan, inscrit subrepticement durant les 15 années d’exil du général sur les murs de la ville, et qui consiste à dire que « Aoun reviendra ». « Nous avons aimé reprendre cette idée parce que certains ont été détenus et battus pour avoir été surpris à l’inscrire sur les murs, et parce que personne, à part nous, ne croyait à cette affirmation », explique Michel Habis, responsable du comité de communication. Pour bien marquer l’événement, une modification sera apportée à l’affiche sur le message en arabe, de façon à ce que le sens en devienne « Aoun est revenu », par l’effacement d’une simple lettre. M. Habis insiste sur le fait que cette campagne a été effectuée avec des moyens très modestes, mais qu’« une impressionnante chaîne de solidarité s’est formée pour nous aider à surmonter les difficultés financières ». Il cite notamment les médias, la presse, les compagnies d’affichage, les imprimeurs... Il rappelle que des cartes postales et des kits ont été mis en vente pour la financer en partie. M. Habis ajoute qu’une affiche mobile accompagnera les convois, avec un portrait représentant le général Aoun sur fond de trois drapeaux. En outre, des cartes postales représentant des mains levées, en signe de solidarité, seront distribuées demain. Suzanne BAAKLINI

Une banderole sur laquelle on peut lire « Bienvenue dans un Liban libre », des t-shirts, des casquettes et des foulards orange, une ambiance de liesse : l’accueil réservé à plusieurs militants aounistes venus de Paris et du Koweït à l’aéroport de Beyrouth, dans l’après-midi d’hier, peut être considéré comme un avant-goût de celui qui sera réservé à l’ancien...