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Actualités - OPINION

Les trois signes de la divine miséricorde

Il a été au bout de ses forces. Comme saint Paul, au soir de sa vie, il a mené le bon combat, et Dieu a voulu pour lui cette extraordinaire agonie publique relayée par toutes les télévisions du monde. En vain a-t-il attendu l’arrêt de l’arbitre. De cette seconde vie qu’il a obtenue, ayant survécu aux Loups gris d’Ali Agça, il fallait qu’il utilise chaque seconde pour arracher l’Église et l’humanité au destin qui les attendait, après la mort du pape : l’holocauste nucléaire. Dans le testament de Jean-Paul II, la Providence est citée deux fois. « Le 13 mai, le jour de l’attentat contre le pape au cours de l’audience générale place Saint-Pierre, la divine Providence m’a sauvé de la mort d’une manière miraculeuse. Celui qui est l’unique Seigneur de la vie et de la mort, Lui-même m’a prolongé cette vie, dans un certain sens, il me l’a donnée de nouveau », dit le premier passage. Voici le second : « Je loue en particulier la Providence divine pour cette raison, que la période appelée “guerre froide” se soit achevée sans le violent conflit nucléaire qui pesait sur le monde dans la période précédente. » À qui n’a pas d’yeux pour voir, cette action de grâce pour deux catastrophes évitées par miracle ne signifiera rien. Mais ce sera toujours là le sort de l’homme, celui d’être condamné à sa liberté, condamné à choisir de croire – ce que les uns font et que d’autres, aveuglés par le Prince de ce monde, ne font pas. Ceux qui n’ont pas d’yeux pour voir ne verront pas non plus ce troisième signe éclatant, étroitement lié aux deux premiers, qu’est la mort d’un pape polonais durant la veillée de la fête de la divine miséricorde, instaurée par l’Église à la demande d’une religieuse polonaise, et célébrée le premier dimanche après Pâques. La mort de Jean-Paul II est donc, en un sens, une confirmation providentielle des révélations faites par le Christ à Hélène Kowalska, une fille de la Pologne, canonisée en 1993 par Jean-Paul II sous le nom religieux de Faustine, et devenue apôtre « ici et là-bas » de la divine miséricorde. Voilà ce qu’avait affirmé le Seigneur, dans les années 1920, à cette religieuse simple et sans instruction, qui avait noté dans son journal : « Dans l’Ancien Testament, j’ai envoyé à mon peuple des prophètes et avec eux la foudre. Aujourd’hui, je t’envoie vers toute l’humanité avec ma miséricorde. Je ne veux pas punir l’humanité endolorie, mais je désire la guérir en l’étreignant sur mon cœur miséricordieux. » L’un des honneurs de Jean-Paul II aura été de canoniser cette religieuse morte en 1938, à laquelle Jésus avait révélé « l’océan de Sa miséricorde », dans le prolongement de la dévotion au Sacré-Cœur tel que révélé à sainte Gertrude et à sainte Marguerite Marie. Au cours du premier dimanche après Pâques, le 18 avril 1993, Jean-Paul II élevait sœur Faustine à la gloire des autels. Le jour suivant, pendant l’audience générale, il déclarait : « Sa mission continue à porter des fruits surprenants. Elle est vraiment merveilleuse, la façon dont sa dévotion à Jésus miséricordieux avance dans le monde contemporain et conquiert tant de cœurs humains. » C’est toujours Jean-Paul II qui, dès 1981, dans son encyclique Dives in Misericordia, écrivait : « L’Église doit condérer comme un de ses principaux devoirs – à chaque étape de l’histoire, et spécialement à l’époque contemporaine – de proclamer et d’introduire dans la vie le mystère de la miséricorde, révélé à son plus haut degré en Jésus-Christ. Ce mystère est non seulement pour l’Église elle-même comme communauté des croyants mais aussi, en un certain sens, pour tous les hommes, source d’une vie différente de celle qu’est capable de construire l’homme exposé aux forces tyranniques (...) qui sont à l’œuvre en lui. » C’est cette même divine miséricorde qui, croyons-nous, a épargné au monde le drame de la mort violente du pape et celui de l’holocauste nuéclaire, avant de recevoir entre ses mains l’esprit de Jean-Paul II. Et par-delà les préoccupations terrestres parfaitement légitimes de l’Église, par-delà la polémique sur la morale sexuelle, le clivage entre pays nantis et pays pauvres, la théologie de la libération, la « dictature du relativisme éthique », le dialogue des religions, la question des Lieux saints, les chrétiens d’Orient, le clonage, l’euthanasie, l’avortement, les prêtres pédophiles, par-delà tous les calculs qui devront être pris en ligne de compte pour l’élire, le prochain pape ne pourra qu’être le pape de la divine miséricorde qui continue de déployer son ombre tutélaire, son ombre maternelle sur le monde. Fady NOUN
Il a été au bout de ses forces. Comme saint Paul, au soir de sa vie, il a mené le bon combat, et Dieu a voulu pour lui cette extraordinaire agonie publique relayée par toutes les télévisions du monde. En vain a-t-il attendu l’arrêt de l’arbitre. De cette seconde vie qu’il a obtenue, ayant survécu aux Loups gris d’Ali Agça, il fallait qu’il utilise chaque seconde pour arracher...