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Musharraf et Singh ont qualifié leurs entretiens d’hier de « très » chaleureux Une querelle, un match, un dialogue de paix: c’est la « diplomatie du cricket » entre l’Inde et le Pakistan(photo)

Deux dirigeants de pays frères ennemis, l’Inde et le Pakistan, un territoire disputé – le Cachemire –, trois guerres dans le passé, un match de cricket qu’ils adorent et un dialogue de paix dans la foulée: cela s’appelle la « diplomatie du cricket ». C’est ainsi qu’hier matin, le président pakistanais Pervez Musharraf et le Premier ministre indien Manmohan Singh ont assisté au début d’un match à New Delhi, souriant et plaisantant, avant d’entamer des discussions sur le dialogue de paix lancé en janvier 2004. Initialement, M. Musharraf était attendu dans la capitale indienne pour assister à la sixième et dernière rencontre d’une série de six matchs de cricket d’une journée qui a opposé les équipes des deux pays. C’est lui qui avait tendu une perche pour que M. Singh l’invite en Inde pour sa première visite dans ce pays en quatre ans. « J’adore regarder le sport et j’adore le cricket, mais je n’irai nulle part sans être invité », avait-t-il lancé début mars. Peu à peu, la visite s’est transformée en véritable sommet au cours duquel les deux dirigeants se sont vus trois fois et ont annoncé de nouvelles « mesures de confiance ». Hier sur le terrain de Ferozeshah Kotla, les deux hommes ont applaudi les performances des deux équipes. Et même, le général Musharraf a donné une petite leçon de cricket à M. Singh en lui expliquant des coups. Un peu plus tard, un faux pas, des projectiles lancés sur le terrain apparemment par des supporters déçus de perdre, a entraîné une brève suspension du match finalement achevé par une cinglante défaite pour l’Inde (le Pakistan a gagné la série 4 -2). Mais pendant ce temps, les responsables des deux pays ont rivalisé de superlatifs pour décrire l’ambiance des discussions au sommet : « très chaleureuse » pour les Indiens, « très, très amicale » pour M. Musharraf. Du jamais-vu. Ce n’est pas la première fois que le cricket, passion partagée, est utilisé pour mettre de l’huile dans les rouages de la diplomatie indo-pakistanaise, parfois jugée un peu trop vive ou au contraire un peu trop molle. En 1987 déjà, le général pakistanais Zia-ul Haq s’était invité par surprise pour assister à un match en Inde à Jaipur (Rajasthan, Ouest) alors que la tension entre Islamabad et New Delhi était à son comble. Tout était prêt pour une nouvelle guerre quand Zia-ul Haq a décidé de faire un geste fort : assister à un match de cricket en Inde. La démarche avait permis de désamorcer la crise finalement résolue par voie diplomatique. La « diplomatie du cricket » était née. En mars 2003, c’est une équipe indienne de cricket qui allait au Pakistan à Lahore (Est), pour sa première tournée dans ce pays en 14 ans, signifiant symboliquement un tout début de rapprochement après des mois d’escalade. Au printemps 2002, Islamabad et New Delhi avaient évité de justesse une nouvelle guerre à propos du Cachemire, territoire que se disputent les deux pays depuis la partition de 1947. Un mois après cette tournée, le Premier ministre indien d’alors, Atal Behari Vajpayee, profitait tendait une « main de l’amitié » au Pakistan. Une normalisation des relations diplomatiques était entreprise l’été, un cessez-le-feu conclu en novembre, le « dialogue global » de paix lancé en janvier 2004. Cette fois-ci, le contexte est bien plus favorable. Le processus de paix s’est poursuivi avec des « mesures de confiance ». Le Premier ministre indien Manmohan Singh a ainsi accepté une invitation à venir au Pakistan faite par le président pakistanais Pervez Musharraf. Le président pakistanais serait plus jeune qu’il ne le croit Le président pakistanais va recevoir des certificats de naissance montrant qu’il est plus jeune de deux ans qu’il ne le croit, a rapporté samedi un quotidien. Les certificats ont été retrouvés à la maternité de l’hôpital Lala Girdharilal de New Delhi où est né le chef d’État pakistanais, avant que l’Inde et le Pakistan ne forment deux pays séparés. Selon le Hindustan Times, Pervez Musahrraf serait en fait né en juillet 1945 et non en août 1943 comme on le pensait sur la base d’autres documents d’état civil. Le mari de Benazir Bhutto interpellé à son retour à Islamabad Le mari de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto a été de fait assigné à résidence à son retour samedi au Pakistan où il entend lancer un mouvement pour la démocratie tandis que les autorité ont procédé à une vague d’arrestations d’opposants, selon des témoins et son parti. Des commandos de la police sont montés à bord de l’avion privé qui amenait de Dubaï Asif Ali Zardari et son entourage, selon des témoins. À l’extérieur de l’aéroport, la police a dispersé à coups de matraque des dizaines de membres du Parti du peuple pakistanais (PPP) qui s’étaient rassemblés malgré l’interdiction des autorités. M. Zardari a été emmené par la police à sa résidence proche de l’aéroport où il a été assigné de fait. Le mari de l’ancien Premier ministre avait été libéré sous caution en novembre après huit ans de prison et avait rejoint son épouse en exil. Il avait été arrêté en 1996, dans le cadre de plusieurs dossiers de corruption et meurtres. Premier ministre de 1988 à 1991 puis de 1993 à 1996, Benazir Bhutto vit depuis huit ans en exil volontaire entre Londres et les Émirats arabes unis. Avant son départ en décembre pour rejoindre sa femme, Asif Zardari avait souligné qu’il ne partait pas en exil et qu’il avait l’intention de revenir au Pakistan pour poursuivre ses activités politiques.

Deux dirigeants de pays frères ennemis, l’Inde et le Pakistan, un territoire disputé – le Cachemire –, trois guerres dans le passé, un match de cricket qu’ils adorent et un dialogue de paix dans la foulée: cela s’appelle la « diplomatie du cricket ».
C’est ainsi qu’hier matin, le président pakistanais Pervez Musharraf et le Premier ministre indien Manmohan Singh...