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PROCHE-ORIENT - La BM chiffre la hausse des revenus tirés de l’or noir à près de 75 % entre 2001 et 2004 La manne pétrolière ne créera pas les millions d’emplois nécessaires

La flambée des cours du brut a beau avoir presque doublé les revenus pétroliers du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, sans réformes structurelles cette manne récente ne conduira pas à la création des millions d’emplois nécessaires pour les jeunes accédant au marché. L’avertissement a été lancé hier dans un rapport de la Banque mondiale qui a chiffré la hausse des revenus tirés de l’or noir à près de 75 % entre 2001 et 2004 dans une région qui devra créer quelque 100 millions d’emplois nouveaux sur les 20 années à venir. La région affiche pourtant un taux honorable de croissance à 5,6 % en moyenne lors des deux dernières années avec un tassement prévu cette année à 4,9 %. Mais en y regardant de près, cette croissance est très mal répartie : seuls quatre pays pétroliers, l’Arabie saoudite, l’Iran, l’Algérie et les Émirats arabes unis, sont à l’origine de 97 % de cette progression ces dernières années alors que dans plus de la moitié des pays de la région, la croissance a fléchi par rapport aux années 90. Calculée en valeur par habitant, la progression de la croissance économique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord continue de fait d’être inférieure à celle des autres régions du monde. Le chômage a certes reculé à 13,4 % contre 14,9% en 2000, mais pour pouvoir garantir un emploi à la jeune génération, il faudra pratiquement multiplier les créations d’emplois par deux dans les 20 ans à venir, avertit le rapport. « Cela exige un rythme soutenu de croissance de 6 à 7 % par an en termes réels, soit presque le double du taux affiché par la région durant les années 90 et 25 % de mieux que le taux déjà exceptionnel enregistré l’année dernière », souligne le rapport. Pour tenter d’y parvenir, la Banque mondiale propose trois pistes : ouvrir davantage l’économie pour accroître la compétitivité des différents secteurs et faciliter l’accès aux nouvelles technologies, favoriser le développement du secteur privé et diversifier les économies jusqu’ici dominées par le pétrole « pour réduire la dépendance de la région à l’égard de sources de croissance volatiles, maintenir la stabilité budgétaire et préserver les dépenses sociales importantes ». Ce recadrage suppose que l’État engage un certain nombre d’actions, note encore le rapport. Il faut améliorer la gouvernance avec l’obligation pour les dirigeants de rendre des comptes. Il faut aussi favoriser l’insertion professionnelle des femmes dans le secteur privé, faire en sorte que la main-d’œuvre soit plus adaptable et mieux tirer parti des talents régionaux. En revanche, le rapport a relevé des progrès notables en matière de politique commerciale, avec des réductions de tarifs douaniers et le démantèlement de barrières non tarifaires. Les accords régionaux et bilatéraux y ont fortement contribué, selon la Banque mondiale. En moyenne, les tarifs douaniers dans la région ont été ramenés de 22 % en 2000 à un peu plus de 15 % en 2004, soit une réduction de 30 % qui dépasse de loin la diminution de 19 % observée dans le monde en développement, selon le rapport. Enfin, il restera encore de gros efforts à faire pour améliorer l’environnement pour les entreprises, dont en particulier des réformes des systèmes judiciaires pour assurer une meilleure exécution des contrats.

La flambée des cours du brut a beau avoir presque doublé les revenus pétroliers du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, sans réformes structurelles cette manne récente ne conduira pas à la création des millions d’emplois nécessaires pour les jeunes accédant au marché.
L’avertissement a été lancé hier dans un rapport de la Banque mondiale qui a chiffré la hausse...