Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINIONS

Les lecteurs ont voix au chapitre

Avec Joumblatt à 100 % J’ai suivi avec intérêt le développement d’un certain consensus des Libanais pour plus de démocratie, de transparence et, pour tout dire, d’honnêteté. Dieu nous délivre des revenants ! Je suis catholique, mais j’ai dépassé depuis très longtemps le concept de religion, tout comme les millions de Libanais descendus dans la rue. Nous voulons un pays civilisé et laïc. Finies les répartitions par rite et religion ; finies les élections pour représenter des communautés. Je voterai 100 % Walid Joumblatt, moi plutôt sympathisant (pas sur tous les points) du général Aoun et natif du Kesrouan. C’est le seul, aujourd’hui, qui a du courage, de la clairvoyance et des idées claires pour le futur. Nous voulons tous les Syriens dehors. Nous voulons tous de bonnes relations avec eux (une fois qu’ils auront libéré les prisonniers libanais). Dépassons le stade confessionnel. Montrons-nous à la hauteur des ambitions de ces millions de Libanais dans la rue. Jean-Paul KHALIFÉ France Civisme et patriotisme C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu votre article du 12 courant concernant ce restaurant construit en plein milieu de la forêt des cèdres de Bécharré. Encore une fois, il illustre un manque de civisme qu’aucune manifestation de patriotisme ne peut excuser. Être patriote, c’est aussi protéger la nature et l’environnement. Je suggère que les Libanais qui visitent les Cèdres fassent l’effort, puisque le propriétaire est protégé par les notables locaux, de boycotter ce restaurant au point qu’il soit obligé de fermer. Les habitants de la région pourraient, eux, éviter de voter pour les notables en question s’ils se présentaient aux élections. Ils feraient preuve ainsi de maturité et seraient un exemple à suivre. J.-L. ASSOUAD Il était temps Il faut du temps pour pouvoir assumer son lot de cataclysmes. Il faut du temps pour panser ses blessures et refermer la plaie béante de la guerre qui s’est rouverte dans l’inconscient collectif. Il faut du temps pour s’organiser psychiquement dans un présent factice, semé d’embûches. Il faut du temps pour se couler dans un quotidien ardu, pénible parfois. Il faut du temps pour se reprendre en main et se dire que la vie doit continuer, que chacun doit pouvoir s’assumer et s’investir de nouveau, à nouveau. Il faut du temps pour se dire qu’à chaque jour renaît un lendemain, qu’à chaque épreuve s’égrène quelque part l’espoir, qu’à chaque drame refleurit son printemps. Il faut du temps pour se dire que seule la volonté construit, seul le travail bénit, seul le courage grandit. Il faut du temps pour se dire que du fond de l’abîme germera une mémoire collective, celle qui cicatrise les pires des blessures, qui pousse des rêves brisés à se reconstruire, s’affirmer et s’accepter. Il était temps pour qu’un peuple se relève et réalise surtout qu’il est de son droit et de son devoir de se reprendre, de se dépasser et de s’assumer dans la continuité. Chacun d’entre nous a largement laissé du temps au temps. Aujourd’hui, on refuse toute forme d’asphyxie physique ou mentale. Aujourd’hui, un peuple entier s’est brusquement repris en main. Réveillé à la liberté, à la vie, à l’avenir. Un peuple entier est à nouveau descendu souscrire à la paix, à la tranquillité, à la légitimité de vivre, de travailler, de produire, de donner. On n’en peut plus de déprimer, de prendre ses précautions, de s’enliser dans la peur, de se figer dans la torpeur et l’immobilisme. Nous voulons vivre, pas survivre. Nous voulons produire, pas nous appauvrir. Nous voulons la paix. Quinze années de notre enfance, de notre adolescence, de notre jeunesse, de notre vieillesse nous ont été arrachées, saccagées, volées en ce sinistre jour du 13 avril 1975. Pour rien. Ce passé n’est que maturité. Prise de conscience. Fiche d’identité. Ce passé est notre leçon d’histoire à méditer. Aujourd’hui, seul l’avenir doit pouvoir compter pour nous. Il était temps. May SALHA Sauver le pays du chaos Monsieur le Président, L’une de vos plus grandes missions, c’est de sauver le pays du chaos. La sortie de l’impasse actuelle se fera notamment par des élections législatives. C’est pour cela que tout doit être mis en œuvre pour en sortir. Le système actuel libanais permet à la « troïka » de gérer les problèmes et les crises. Son mode de fonctionnement devrait être idéal puisque, comme il comprend trois membres, une « majorité » se dessine alors pour toute question à traiter. Vos points de vue et vos positions, ceux de l’un ou de l’autre, de certains membres de l’opposition ou de loyalistes, sont moins tranchés qu’on ne le croie, et sont approuvés ou désapprouvés par les Libanais, majoritaires ou non, quelle que soit leur appartenance. Aujourd’hui, quoi qu’on en dise, le « politis » retrouve sa place dans la société libanaise. Le blocage actuel vient donc uniquement du mauvais fonctionnement de la « troïka » mais, à l’heure actuelle, c’est le seul mécanisme institutionnel dont nous disposons pour sortir de la crise. Une loi électorale doit être adoptée, même si elle ne convient pas à certains, majoritaires ou non. De toute façon, il n’y a que l’Assemblée nationale qui les représente et qui en décide. Serge SÉROF Nadia Tueni, Bahia Hairiri… Quand j’ai vu l’autre soir à Beyrouth les Libanais répondre avec enthousiasme à l’appel à la reprise de la vie, je n’ai pu m’empêcher de penser au poème de Nadia Tueni : Beyrouth. Ce poème que j’invite les écoles à faire lire et apprendre à leurs élèves. Nadia Tueni ne savait pas qu’un jour, son frère Marwan serait une proie pour ceux qui ont voulu détruire le rêve des Libanais en tentant de l’assassiner en plein Beyrouth. Mais la providence en a voulu autrement. Dieu merci, nous avions encore besoin de toi, Marwan. Je ne pouvais non plus m’empêcher de penser à Bahia Hariri qui, malgré sa douleur, n’a pas reculé devant le défi. Le rêve de son frère est pour elle un objectif à atteindre. Elle a décidé de faire ce chemin avec des femmes qui se sont forgées à force de courage et de persévérance, bravant tous les obstacles confessionnels pour faire de Beyrouth un exemple. Puisse l’âme de feu Rafic Hariri être pour nous tous aussi une source d’espoir pour rebâtir non seulement la pierre, mais aussi l’homme. J’appelle toutes ces femmes qui ont été éprouvées par l’assassinat d’un de leurs proches à se regrouper afin de continuer sur le chemin que l’être cher avait tracé. Je les appelle à se rassembler une fois pour dénoncer le même bourreau. En voyant certains hommes politiques, « enfants prodigues » ou girouettes qui ont retourné leurs vestes, on se demande s’il ne faut pas réviser la définition de l’homme. Dr Charles JAZRA Secrétaire général de l’Ordre des médecins Où est notre jeunesse ? Depuis le 14 février, je ne bouge plus de chez moi. J’habite en France, et je suis tout ce qui se passe à la télévision. Je manifeste avec les manifestants, je revendique avec ceux qui réclament liberté, souveraineté, indépendance. Mon seul regret, c’est de ne pas être physiquement sur la place de la Liberté. Ce soir, c’est la colère qui m’anime, pour ne pas dire le désespoir. Où est notre jeunesse ? Nous sommes depuis des mois sans gouvernement. Nous n’avons plus besoin de voir les mêmes têtes qui ont causé la perte de notre pays. Siham DAGHER Toulon Un jour unique Je suis bouleversée par cette jeunesse assoiffée de liberté et de transparence, qui a su se faire entendre, toucher tous les cœurs, même au-delà des frontières. Le Liban a manifesté comme jamais auparavant le désir de répondre à son appel. Le 13 avril 2005 restera à jamais un jour unique. Reconnaître pour la première fois au grand jour tous les errements et crimes passés, et exprimer avec tant de ferveur la volonté de ne plus jamais recommencer et d’être unis pour bâtir un Liban nouveau et responsable de ses actes.... Ce jour est porteur d’un avenir assaini, digne de l’attente exprimée par tout un peuple. Vive le Liban ! Nada RIZK Sommes-nous prêts ? Les enfants du Liban ont maintenant la chance du millénaire d’affirmer enfin leur désir d’être maîtres de leur propre destin. Les manifestations, l’optimisme et la patience du peuple porteront, peut-être, prochainement leurs fruits. De toute manière, les récents déroulements serviront un jour de leçons pour le monde arabe ainsi que pour les générations à venir. La communauté internationale suit les déroulements de notre marche vers la démocratie. L’onde de choc de cette « révolution du Cèdre » se fait sentir aux quatre coins du monde. En effet, là où il y a oppression, une lueur d’espoir apparaît. Les ennemis du terrorisme se diront : « Si au Liban ils ont réussi à calmer leurs démons et s’unir démocratiquement vers un même but, pourquoi ne faisons-nous pas de même ? » Les quatre attentats du mois dernier avaient, pour but de nous faire taire ; nous avons fait preuve d’une maturité et d’une ouverture sans précédent : cela est notre force. Pour former un gouvernement prêt à répondre aux attentes du Libanais moyen, extrémistes s’abstenir ! Profitez de la plus fondamentale des libertés – la liberté d’expression – pour venir à bout des oppresseurs, étrangers ou locaux. Nous ne pouvons nous poser que cette seule question : sommes-nous prêts ? Bruno Michel DIAB HEC Montréal Adressez vos commentaires par fax (01/360390), par lettre (rubrique Courrier des lecteurs, boîte postale 2488) ou par mail : redaction@lorientlejour.com
Avec Joumblatt à 100 %
J’ai suivi avec intérêt le développement d’un certain consensus des Libanais pour plus de démocratie, de transparence et, pour tout dire, d’honnêteté. Dieu nous délivre des revenants !
Je suis catholique, mais j’ai dépassé depuis très longtemps le concept de religion, tout comme les millions de Libanais descendus dans la rue. Nous voulons un pays...