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Actualités - CHRONOLOGIE

Les consultations contraignantes mettent en évidence les clivages du camp loyaliste et l’unité de l’opposition Négib Mikati désigné Premier ministre par 57 députés dont 37 de l’opposition

L’ancien ministre des Travaux publics, Négib Mikati, dirigera le nouveau gouvernement ayant pour mission principale de préparer les prochaines législatives. Cinquante-sept députés l’ont nommé hier au cours des consultations parlementaires contraignantes qui se sont déroulées tout au long de la journée à Baabda et qui ont été clôturées par un entretien nocturne d’une heure entre le président Émile Lahoud et le chef du Parlement, Nabih Berry, à qui le chef de l’État a communiqué le résultat de ses brèves audiences avec les parlementaires. Sur les cinquante-sept députés qui se sont prononcés en faveur de la nomination de M. Mikati, trente-sept font partie de l’opposition. Si celle-ci a fini par décider de soutenir Mikati, c’est à cause de son engagement à organiser sans tarder les élections, à ne pas se présenter au scrutin et à mettre à disposition les chefs des services de sécurité. Sa désignation a été saluée comme une victoire de l’opposition par M. Marwan Hamadé, qui a exprimé l’espoir que le nouveau Premier ministre, qui est proche de Damas, réussira à rééquilibrer les relations libano-syriennes. Quoi qu’il en soit, les consultations d’hier ont mis en évidence, encore une fois, les divisions au sein du camp loyaliste, dont certaines figures ont soutenu la candidature de Abdel Rahim Mrad, qui semblait jusqu’à jeudi soir favori dans la course au Sérail, alors que d’autres ont nommé Mikati, au moment où le bloc Berry s’abstenait de désigner qui que ce soit. L’opposition s’est en revanche montrée soudée, car même les députés nordistes, hostiles à la présence de Mikati au Sérail, ont tenu à faire partie de la délégation qui a pris part aux consultations, boycottées par les députés Nicolas Fattouche, Fayçal Daoud, Farid el-Khazen, Élie Ferzli, Mahmoud Abou Hamdane, Jean Obeid, Georges Frem et Youssef Maalouf. Celles-ci avaient commencé à 10h. Premier à être reçu, M. Nabih Berry n’a pas fait de déclaration à la presse, alors que l’ancien Premier ministre Omar Karamé devait affirmer avoir nommé M. Abdel Rahim Mrad pour diriger la nouvelle équipe ministérielle. M. Husseini devait pour sa part déclarer à la presse être favorable à « tout gouvernement et tout Premier ministre qui se conformeraient à l’accord de Taëf ainsi qu’à l’élaboration d’une loi électorale qui organiserait le scrutin sur le mode de la proportionnelle dans le mohafazat », a-t-il fait valoir, précisant qu’il n’a nommé personne. Après M. Michel Murr qui s’est refusé à toute déclaration à la presse, le président Lahoud a accordé audience au bloc parlementaire de la libération et du développement, présidé par M. Berry, qui n’a pas voulu révéler le nom de la personnalité qu’il a désignée pour diriger l’équipe ministérielle, mais qui a maintenu l’équivoque en répondant à une question de la presse : « Nous avons nommé “au nom de Dieu le Clément, le Miséricordieux” », dans ce qui semblait être une allusion à Abdel Rahim Mrad, dans la mesure où « le clément » est la traduction française d’« al-Rahim ». Les membres du bloc Berry, qui se sont rendus à Baabda sans Mme Bahiya Hariri – qui devait être reçue en fin d’après-midi à Baabda où elle s’est prononcée en faveur de la désignation de M. Mikati à la tête du prochain cabinet – avaient tenu une réunion au palais présidentiel avant d’être reçus par le chef de l’État, et ce sont les résultats de leurs concertations qu’ils ont communiqués au président Lahoud. Ils ont ainsi affirmé qu’ils soutiendront tout gouvernement qui retirera le projet de loi soumis à la Chambre par le cabinet Karamé pour le remplacer par un autre proposant le mode de la proportionnelle sur base du mohafazat et qui mettra à disposition les chefs des services de sécurité. Ce dernier point peut facilement être interprété comme un pas franchi en direction de l’opposition, dans une tentative de débloquer la situation actuelle, tout comme la décision de l’opposition de nommer un candidat prosyrien, M. Mikati étant proche du président syrien Bachar el-Assad, peut être considérée comme une ouverture en direction de Aïn el-Tiné. Le bloc de l’entente metniote (Michel Murr, Émile Émile Lahoud, Sebouh Hovnanian et Antoine Haddad) n’a pas non plus voulu révéler le nom de son candidat, tout comme les députés du Hezbollah qui ont dit être favorables à un gouvernement capable de faire face aux échéances électorales, judiciaires, politiques, économiques et sociales. En revanche, le bloc tripolitain (Mohammed Safadi, Maurice Fadel et Mohammed Kabbara) n’a pas nommé de candidat. Il a fait savoir, dans un communiqué publié ultérieurement, qu’il est favorable à la nomination d’un Premier ministre « qui ne soit pas candidat aux législatives, afin qu’il puisse gérer l’opération électorale, qui puisse organiser un scrutin régulier et transparent dans les délais constitutionnels, sur base d’une loi électorale juste, et qui mettra les chefs des services de sécurité à disposition afin de faciliter la mission de la commission internationale chargée d’enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri ». L’opposition au palais À 14h45, le chef de l’État a reçu les députés de l’opposition, Michel Pharaon, Atef Majdalani, Ghattas Khoury, Walid Eido, Yéghiya Djerdjian, Nabil de Freige, Ghenwa Jalloul, Mohammed Kabbani, Serge Ter Sarkissian, Hagop Kassardjian, Jean Oghassapian, Marwan Hamadé, Élie Aoun, Alaeddine Terro, Fouad el-Saad, Akram Chéhayeb, Ayman Schoucair, Abdallah Farhat, Salah Honein, Bassem Sabeh, Antoine Andraos, Henri Hélou, Antoine Ghanem, Mansour Ghanem el-Bone, Farès Souhaid, Farid Makari, Ahmed Fatfat, Nayla Moawad et Misbah el-Ahdab, qu’il a tous salués. Dans une déclaration à la presse, M. Hamadé a indiqué que sur un total de 40 députés opposants, 37 ont appuyé la nomination de M. Mikati à la tête du gouvernement. Nayla Moawad, Boutros Harb et Misbah el-Ahdab, tous trois députés du Liban-Nord, ne l’ont pas désigné. « Je ne suis pas convaincu » par ce choix, a indiqué M. Ahdab, alors que Mme Moawad a expliqué que si le choix de l’opposition s’est porté sur Mikati, c’est parce qu’il s’est engagé à organiser le scrutin dans les délais, à mettre à disposition les chefs des services de sécurité et à ne pas se présenter aux élections. Plus tard, le général Lahoud a reçu le bloc des députés du Liban-Nord, formé de MM. Sleimane Frangié, Négib Mikati, Saleh Kheir, Sayed Akl, Fayez Ghosn, Ahmed Hbous, Karim Racy et Jihad Samad. À la presse, M. Frangié a indiqué que le bloc a nommé M. Mikati à l’exception de Saleh Kheir et Jihad Samad qui se sont prononcés en faveur de Abdel Rahim Mrad. M. Ghassan Moukheiber, qui a aussi nommé Mikati, a exprimé le souhait que le prochain cabinet ne sera pas formé de plus de dix ministres. M. Nehmetallah Abi Nasr, qui avait dans la matinée affirmé qu’il voulait boycotter les consultations « en raison de compromis qui ont eu lieu », a fini par se rendre à Baabda et nommer Mikati, parce que, a-t-il dit, le chef du PSP, Walid Joumblatt, l’a appelé pour lui dire que l’ancien ministre des Travaux s’est engagé à organiser le scrutin à temps et que le général Michel Aoun le lui avait demandé. Les députés du Baas, Assem Kanso, Abdel Rahman Abdel Rahman et Kassem Hachem, ainsi que MM. Abbas Hachem, Nasser Kandil, Béchara Merhej ont nommé Abdel Rahim Mrad, durant leur audience avec le président, alors que leurs collègues du PSNS, Assaad Hardane, Ghassan Achkar, Sélim Saadé et Marwan Farès n’ont pas voulu révéler le nom de leur candidat, tout comme MM. Abdel Hamid Beydoun, Nader Succar, Kabalan Issa el-Khoury, Talal Arslane, Adnane Arakji, Bassem Yammout, Jamal Ismaël, Abdel Rahim Mrad et Wajih Baarini. Par contre, les députés Georges Kassarji, Mohsen Dalloul, Mikhaël Daher, Robert Ghanem, Gebrane Tok, Bahiya Hariri, Khalil Hraoui, Nazem Khoury, Mohammed Mayss, Mohammed Yéhya et César Moawad ont nommé Mikati.
L’ancien ministre des Travaux publics, Négib Mikati, dirigera le nouveau gouvernement ayant pour mission principale de préparer les prochaines législatives. Cinquante-sept députés l’ont nommé hier au cours des consultations parlementaires contraignantes qui se sont déroulées tout au long de la journée à Baabda et qui ont été clôturées par un entretien nocturne d’une heure...