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Actualités - CHRONOLOGIE

La révolution du Cèdre dans le prolongement du Mouvement de non-violence(photos)

Tout a changé le 14 février 2005. Date à laquelle le peuple libanais a commencé à écrire sa nouvelle histoire. Une histoire basée sur la paix, la liberté, l’indépendance, l’unité nationale, l’acceptation de l’autre et le respect de la différence, loin des discours confessionnels. Les événements qui se sont succédé depuis l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri (chaîne humaine, drapeau humain, la « vérité » écrite en bougies, la manifestation du 14 mars, le camp de la place des Martyrs...) ne font qu’affermir cette aspiration à l’unité et au changement née dans le choc de l’horrible attentat. « L’Union nationale », le slogan choisi pour commémorer le trentième anniversaire du début de la guerre, n’est pas une chose nouvelle. Il s’agit en fait d’une histoire de non-violence qui se renouvelle. En effet, avec le début de la guerre, le 13 avril 1975, le pays a été transformé en une immense scène de combats où se sont succédé des batailles plus violentes les unes que les autres, divisant le peuple, fauchant des vies humaines à la pelle et transfigurant un pays jadis envié. Au sein de toute cette laideur, des voix appelant à la paix et à la non-violence s’étaient élevées. « L’indifférence est encore plus douloureuse que la méchanceté », ne cessait de répéter Laure Moghaizel invitant le peuple à « briser le silence ». Et c’est ainsi que Laure (membre et fondatrice de plusieurs ONG) et Joseph Moghaizel ont créé le Mouvement de non-violence, « un mouvement regroupant des personnes qui croient en un Liban uni sur les plans de la terre, du peuple et des institutions », rassemblées autour des principes de paix et respectueuses des règles de la non-violence. En 1975, quelques semaines après le début de la guerre, le Conseil national des femmes libanaises, dont Laure Moghaizel était la vice-présidente, a organisé une manifestation comprenant un démantèlement symbolique de barricades dans les parties est et ouest de la capitale. En mai et en juin 1984, après que « la marche du 6 mai » sur le thème « Non à la guerre, oui à la vie » eut été interdite, le Comité du 6 mai a collecté, en mai et en juin, quelque 70 000 signatures sur une charte appelant à la paix entre les Libanais. Et suite aux événements sanglants de Tripoli, en 1985, une campagne de « don de sang contre l’effusion du sang » a été organisée par le comité, le 10 octobre de la même année, en remplacement de « la marche du 6 mai ». L’appel pour la paix s’est poursuivi tout au long des années de la guerre. En 1987, le Mouvement de non-violence a organisé, en collaboration avec l’Association nationale des droits du handicapé, une marche de Halba, au Liban-Nord, jusqu’à Tyr, au Liban-Sud. Une distance de 195 km parcourue en cinq jours. Le nombre de participants à cette marche, entamée au départ avec quarante handicapés sur leurs chaises roulantes, douze aveugles et vingt sinistrés de la guerre, a grossi au fil des kilomètres et a été applaudi dans toutes les régions. Le 21 novembre 1987, à la veille de la fête de l’Indépendance, toujours en collaboration avec l’Association nationale des droits du handicapé, le Mouvement de non-violence a organisé une retraite aux flambeaux sur la ligne de démarcation entre l’est et l’ouest de la capitale. Quarante-quatre minutes de silence ont été observées pour quarante-quatre années d’indépendance. Du 27 au 28 juillet 1988, le Mouvement a organisé un sit-in de nuit sur la ligne de démarcation devant le siège du Parlement (palais Mansour), pour l’élection d’un président « pour la paix, l’unité, l’indépendance et les droits de l’homme ». Un travail et une lutte de longue haleine, que poursuit aujourd’hui, dans le cadre de la révolution du Cèdre, la jeunesse du Liban, avide d’une vraie indépendance. N. M.

Tout a changé le 14 février 2005. Date à laquelle le peuple libanais a commencé à écrire sa nouvelle histoire. Une histoire basée sur la paix, la liberté, l’indépendance, l’unité nationale, l’acceptation de l’autre et le respect de la différence, loin des discours confessionnels. Les événements qui se sont succédé depuis l’assassinat de l’ancien Premier...