Parlement - Réunion de personnalités opposantes au domicile du leader des FL Sethrida Geagea demande à Berry d’approuver l’adoption de la loi d’amnistie

Sethrida Geagea, épouse du leader des Forces libanaises (FL) Samir Geagea, détenu depuis onze ans, s’est entretenue hier avec Nabih Berry, président du Parlement, en son domicile de Aïn el-Tiné de la proposition de loi revêtue du caractère de double urgence en vue d’une amnistie, qui permettrait la libération de son mari. Mme Geagea a demandé à M. Berry d’approuver l’adoption de ce texte, qui a été remis au bureau de la Chambre mardi dernier par les deux députés Akram Chehayeb et Nehmetallah Abi Nasr. « Nous considérons qu’après onze ans de détention, il est temps que Samir Geagea sorte de prison, sachant qu’il est de ceux qui ont fait l’accord de Taëf », a déclaré Mme Geagea. Selon certaines informations, M. Berry aurait donné des directives en vue du transfert de la proposition de loi à la commission de l’Administration et de la Justice, en prévision de sa discussion par l’Assemblée générale lors de la première session plénière, sachant qu’il est peu probable que le Parlement se réunisse avant les prochaines élections. Mohammed Moussa, directeur au Parlement, a pour sa part indiqué qu’une proposition de loi similaire, liée aux événements de Denniyé (en janvier 2000) entre autres, pourrait être présentée à la Chambre, et que M. Berry prendrait les mêmes dispositions à l’encontre de ce texte. D’autre part, Mme Geagea a tenu une réunion à midi à son domicile, regroupant plusieurs personnalités de l’opposition, notamment l’ancien président Amine Gemayel, les députés Nayla Moawad et Nassib Lahoud, le président du Parti national libéral (PNL) Dory Chamoun ainsi que Michel Moawad. Farid Habib, Eddy Abillamah et Élie Kairouz représentaient les FL. À l’issue de la réunion, les participants ont réaffirmé leur attachement à la poursuite de l’intifada de l’indépendance jusqu’à la libération totale, mettant en garde contre les tentatives de semer la discorde et de frapper l’unité nationale. Ils ont insisté sur leur choix du caza comme circonscription électorale, ce qui est conforme à la proposition de loi remise par le gouvernement aux commissions parlementaires mixtes, considérant que tout projet de substitution n’est qu’une opération d’atermoiements visant à remettre les élections. À ce propos, les personnalités opposantes ont appelé hier à la formation d’un gouvernement neutre et crédible aussi rapidement que possible. Elles ont rendu hommage à l’unité de l’opposition, qui n’a pas été remise en question malgré toutes les tentatives de la déstabiliser. Les participants à la réunion ont enfin dénoncé certaines pratiques comme les menaces proférées contre des députés et des personnalités de l’opposition, les pressions exercées sur certains opposants, les opérations visant à semer la terreur, allant jusqu’aux convocations arbitraires. Ils ont mis le pouvoir en garde contre l’utilisation de ces méthodes qui n’ont plus d’effet sur personne, ni d’impact sur l’unité des rangs de l’opposition.