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Actualités - CHRONOLOGIE

13 Avril - Vient De Paraître - « La guerre au Liban, j’avais 11 ans », de Kinda Marie Élias * Guerres et confessions (Photo)

Le 13 avril 1975, Kinda Marie Élias avait 11 ans. Comme la grande majorité de la génération de la guerre, elle a perdu ce jour-là ses premiers repères. Voir ses parents dans un tel état d’inquiétude, les nerfs rongés par l’angoisse, cela chamboule en effet pas mal l’esprit. Trente ans après, la journaliste n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les événements ont pris ce tournant dramatique. Elle ne saisit pas non plus pourquoi, trois décennies plus tard, personne n’est capable d’en tirer des leçons. Elle prend donc la plume pour rédiger ces fragments de mémoire, ces mini-confessions non apologétiques pour «revivre par écrit » ce qu’elle a « exécré ou adoré». La guerre au Liban, j’avais 11 ans, ou les années de combat considérées comme étant passées au service du Liban. Car Kinda Élias n’est pas restée cloîtrée dans sa peur. Son «ounfouéne» l’a poussée à devenir d’abord membre de la jeunesse des Kataëb puis des Forces libanaises, dans le cadre des Nizamiyet, le corps féminin des FL fondé et dirigé par Jocelyne Khoueiry, et, finalement, une ardente supporter du général Michel Aoun. On suit la militante – tant bien que mal, les événements et les réflexions s’enchevêtrant de manière chaotique, mais c’est bien cela la spontanéité de l’écriture – d’un camp d’entraînement à la Bekaa Ouest, à Beiteddine où elle a entraîné une centaine de jeunes filles aux arts militaires, en passant par le palais de Baabda où elle a assisté le sit-in des «libérateurs», pour finir à Paris où elle s’est exilée après le départ du général. Militante engagée, Élias n’en est pas moins révoltée par les «débordements commis par les commandements et par les excès des petits chefs sur le terrain». Elle dénonce les luttes intestines, les conflits d’intérêt, les «intifadas», la suprématie de l’ego sur la cause nationale. En tant que jeune Libanaise qui «remplit son devoir de citoyenne jusqu’au bout», elle exige des comptes de la part des responsables. Elle les invite à un examen de conscience. Elle veut aussi savoir ce que préparent les leaders pour l’avenir de leur pays. «Les trois quarts de ma vie sont passés depuis cette date fatidique où nos rêves ont volé en éclats». Verra-t-elle un jour ces proportions inversées? * Rencontre avec l’auteur et signature aujourd’hui, jeudi 14 avril, à 17h, à la librairie al-Bourj.
Le 13 avril 1975, Kinda Marie Élias avait 11 ans. Comme la grande majorité de la génération de la guerre, elle a perdu ce jour-là ses premiers repères. Voir ses parents dans un tel état d’inquiétude, les nerfs rongés par l’angoisse, cela chamboule en effet pas mal l’esprit.
Trente ans après, la journaliste n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi les...