Hoss préfère des législatives retardées plutôt qu’une Assemblée confessionnelle

L’ancien chef du gouvernement Sélim Hoss s’est prononcé hier en faveur du mohafazat doublé de la proportionnelle. « Nous nous sommes prononcés en faveur de cette formule depuis longtemps car nous sommes convaincus qu’elle entraînera un changement radical dans la vie politique au Liban », a-t-il dit. M. Hoss a tenu ces propos à l’issue d’une visite effectuée au président de l’Assemblée nationale, Nabih Berry, en présence des membres du comité de suivi de Aïn el-Tiné et du Forum de l’unité nationale. « Tous les régimes électoraux qui avaient été précédemment adoptés se fondaient sur le système majoritaire qui marginalise les minorités », a ajouté l’ancien Premier ministre, en précisant qu’en présence de 2 listes concurrentes présentées dans une région donnée, « celle qui obtient 60 % des voix remportera tous le sièges, ce qui revient à dire que 40 % des électeurs ne seront pas représentés. » « Ce système n’est ni juste ni équitable, d’où l’intérêt d’adopter la proportionnelle », a-t-il ajouté. Selon ce mode, les deux listes seront fidèlement représentées, chacune selon le pourcentage obtenu, a indiqué M. Hoss. À la question de savoir comment appliquer la proportionnelle dans un système fondé sur la répartition confessionnelle, il a affirmé qu’une étude a déjà été faite sur cette question qui sera d’ailleurs concrétisée dans un projet de loi qui sera mis en place par une commission ad hoc. À un journaliste qui lui demandait si la proportionnelle, dont certains Libanais redoutent l’aspect « complexe », risque de retarder l’échéance électorale, M. Hoss a indiqué qu’elle nécessite un simple projet de loi. « Si cela devrait prendre une, deux semaines, voire même un mois, qu’à cela ne tienne. Cette solution reste préférable à un système qui aboutirait à une Assemblée confessionnelle. »