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Aucun résultat encore dans l’enquête sur l’explosion de Broummana La France qualifie d’« intolérable » la « tentative de déstabiliser le Liban »

Après l’attentat à l’explosif, le quatrième en moins de deux semaines, qui a fait vendredi soir quelque dix blessés au centre Rizk Plaza à Broummana (Metn), l’enquête n’a abouti (comme pour les trois autres incidents du même type au Metn et au Kesrouan) à aucun résultat concernant l’identité des coupables ou de la partie responsable de ces actes. La France a condamné samedi « avec la plus grande fermeté » l’attentat et a qualifié d’« intolérable » la tentative actuelle de déstabilisation du Liban. « Cette série d’attentats visant à déstabiliser le Liban est intolérable », a déclaré à Paris la porte-parole adjointe du Quai d’Orsay, Cécile Pozzo di Borgo. Peu après, le ministre français des Affaires étrangères Michel Barnier s’est adressé à la presse, à l’issue d’un entretien avec son homologue palestinien Nasser al-Qidwa. « Nous condamnons ces terribles attentats qui ont pour objectif de déstabiliser le Liban et le processus politique qui est engagé dans ce pays, a-t-il dit. Il faudra que la lumière soit faite sur les responsables de ce dernier attentat, et des autres attentats, en particulier celui qui a coûté la vie, il y a quelques semaines, au président Rafic Hariri », a ajouté le ministre. M. Barnier a précisé que la France suivait « avec beaucoup d’attention » les discussions qui ont lieu aux Nations unies sur la création d’une commission d’enquête internationale pour faire toute la lumière sur l’assassinat de Rafic Hariri, ainsi que le processus visant à accélérer le retrait total des forces syriennes du Liban. « Nous avons un seul souci pour le Liban, celui de la souveraineté politique, celui de sa liberté de choisir lui-même son propre destin », a déclaré M. Barnier. Il a qualifié les prochaines élections législatives prévues au Liban de « moment de vérité », en espérant que le scrutin soit « libre et démocratique », et qu’il se déroule « sous le contrôle d’observateurs internationaux, dans les délais prévus ». En ce qui concerne l’enquête, le juge Jean Fahed, commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, et le juge Rachid Mezher, premier juge d’instruction militaire, se sont rendus samedi sur le site de l’explosion à Broummana, accompagnés du chef de la gendarmerie et du chef de la section du Mont-Liban aux Forces de sécurité intérieure (FSI). Le juge Mezher a ensuite tenu dans son bureau au tribunal militaire une réunion à laquelle ont assisté, outre les personnes déjà citées, des officiers représentant tous les appareils sécuritaires chargés d’enquêter sur ces explosions. Les participants à la réunion ont décidé de prendre un nombre de mesures pratiques, notamment celle de recueillir les témoignages d’un maximum de personnes qui se seraient trouvées près de l’endroit du dernier attentat à Broummana, puisque celui-ci n’a pas eu lieu trop tard dans la nuit. Pour sa part, le juge Fahed a engagé des poursuites contre toute personne dont l’enquête révélerait l’implication dans ces attentats et a déféré le dossier au juge Mezher. Réactions locales L’attentat de Broummana a suscité de nombreuses réactions auprès des personnalités politiques. Le président de la République, le général Émile Lahoud, a affirmé samedi que la vague d’attentats qui frappe le pays « sert les ennemis du Liban » et « vise à semer la discorde ». « Le but de la vague d’attentats, dont celui d’hier soir (vendredi) à Broummana, est de nuire aux citoyens et à leurs intérêts économiques et commerciaux, ainsi que d’embarrasser l’État et de mettre en doute la capacité des forces de sécurité libanaises à maintenir l’ordre », a indiqué M. Lahoud. Selon le président, ces attentats « servent les ennemis du Liban qui exploitent les retombées de l’assassinat du martyr (ex-Premier ministre) Rafic Hariri afin d’exécuter un plan suspect visant la stabilité en vigueur et de semer la discorde entre Libanais ». Mais il a assuré que « ces actes ne sauraient aboutir » parce que les Libanais « sont plus que jamais décidés à faire face à de telles méthodes mesquines ». Le président a toutefois affirmé que « les autorités doivent donner aux habitants les moyens de tenir bon, d’une part en prenant les mesures sécuritaires pour les tranquilliser, et d’autre part en contribuant à l’indemnisation des pertes résultant des explosions ». Le Hezbollah a également condamné, dans un communiqué, les attentats, dont celui de Broummana. Les Forces libanaises (FL) ont, pour leur part, considéré que « cette série d’attentats vise à mettre en péril la vie des gens et leurs biens afin de les terroriser et de faire fléchir leur volonté de poursuivre l’intifada de l’indépendance ». « Les FL assurent que les Libanais n’abandonneront pas leurs convictions », poursuit le communiqué. Le ministre Jean-Louis Cardahi a commenté la multiplication des explosions en déclarant qu’il s’agit de « projets de zizanie interne fomentés par des esprits malades et hypocrites qui tentent, à n’importe quel prix, d’attirer une ingérence étrangère et de garder le Liban aux mains des autres, comme s’il était désormais impossible à ce pays de gérer ses affaires seul ». M. Cardahi a appelé les Libanais à écouter les voix de la modération en ces temps difficiles. Carlos Eddé, Amid du Bloc national (BN), a placé cette explosion dans le cadre d’« un nouvel épisode du cercle vicieux où se débattent le système policier libanais et le régime syrien ». Enfin des indemnités ? Par ailleurs, le Haut comité de secours – un peu tardivement peut-être ? – a annoncé samedi qu’il s’apprêtait à effectuer un recensement des dégâts qui ont résulté des explosions dans les régions de Beyrouth (secteur du Saint-Georges), Jdeidé, Bauchrieh et Kaslik. Cette tâche devrait être accomplie par des comités de l’armée, en coopération avec des consultants du comité. Dans ce cadre, celui-ci demande « aux citoyens lésés et aux présidents des conseils municipaux des régions touchées de faciliter le travail des comités, par leur présence et par les documents et les informations disponibles ».
Après l’attentat à l’explosif, le quatrième en moins de deux semaines, qui a fait vendredi soir quelque dix blessés au centre Rizk Plaza à Broummana (Metn), l’enquête n’a abouti (comme pour les trois autres incidents du même type au Metn et au Kesrouan) à aucun résultat concernant l’identité des coupables ou de la partie responsable de ces actes.
La France a...