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Actualités - CHRONOLOGIE

Roed-Larsen aujourd’hui à Beyrouth, après une visite satisfaisante à Damas La Syrie s’engage à retirer ses troupes avant le 30 avril

Devant l’envoyé spécial de l’Onu, Terjé Roed-Larsen, les autorités syriennes se sont engagées à retirer avant le 30 avril leurs forces et leurs services de renseignements du Liban, et ont accepté l’envoi d’experts onusiens pour vérifier que ce retrait est bel et bien « total ». M. Roed-Larsen, qui a tenu dans l’après-midi avec des responsables syriens une réunion technique dont l’objectif était de mettre au point le mécanisme de ce repli, doit rendre compte aujourd’hui aux dirigeants libanais des résultats de ses entretiens dans la capitale syrienne. L’émissaire onusien, qui envisage d’effectuer une tournée sur des postes syriens évacués, doit discuter avec ses interlocuteurs libanais des réserves exprimées par Beyrouth au sujet du projet de résolution concernant la formation d’une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre, Rafic Hariri. Ce texte devra être examiné à partir d’aujourd’hui par les membres du Conseil de sécurité, mais il n’est pas apparemment le seul inscrit à l’ordre du jour de la réunion. De sources bien informées, on apprenait hier que la Russie compte à son tour soumettre au Conseil de sécurité un autre projet de résolution prévoyant la mise en place d’une commission d’enquête internationale, mais qui tienne compte des remarques libanaises. Pleins feux d’abord sur les entretiens de M. Roed-Larsen à Damas avec le président syrien, Bachar el-Assad, le chef de la diplomatie, Farouk el-Chareh, et le vice-ministre des Affaires étrangères, Walid Moallem, en charge du dossier libanais. Dans une conférence conjointe qu’il a tenue avec M. Chareh, l’émissaire de l’Onu a fait état d’« un accord historique » sur le mécanisme de retrait syrien, après avoir indiqué qu’il a transmis au président Assad une lettre de Kofi Annan. « Nous sommes parvenus à un accord sur le mécanisme d’application totale de la résolution 1559 concernant le retrait des soldats et des services de sécurité syriens du Liban », a-t-il déclaré, avant d’annoncer que le gouvernement syrien l’a informé qu’il a redéployé ses troupes stationnées au Liban vers la Békaa et qu’il compte retirer toutes ses forces, ses services de renseignements et ses équipements du pays avant le 30 avril, « ce qui correspond à l’esprit de l’accord de Taëf et au texte de la 1559 ». « Des législatives libres et justes » M. Roed-Larsen a ensuite indiqué que le gouvernement syrien a aussi accepté l’envoi d’un groupe d’experts qui sera chargé de vérifier que le retrait syrien est bel et bien total. « Sur base des entretiens d’aujourd’hui, il y a eu un accord entre l’Onu et le gouvernement de Syrie sur l’application de cette décision (le retrait syrien) d’une manière à assurer la stabilité et l’unité du Liban et de la Syrie », a poursuivi le responsable onusien qui a souligné l’engagement des Nations unies à appliquer toutes les résolutions du Conseil de sécurité. « Mais ma mission se rapporte aujourd’hui à la 1559 », a-t-il insisté. Il a exprimé l’espoir que les accords conclus à Damas « se répercuteront positivement au Liban de sorte que les élections législatives se déroulent rapidement et soient libres et justes ». En réponse à une question, M. Roed-Larsen a insisté sur la détermination du secrétaire général de l’Onu d’appliquer toutes les clauses de la 1559, soulignant qu’il y avait des « inquiétudes concernant la souveraineté du Liban et qu’il y avait intérêt à désarmer les milices libanaises », en allusion au Hezbollah. Interrogé sur le même point, M. Chareh s’est contenté d’indiquer que la Syrie est en train d’appliquer sa part de la 1559, avant d’insister sur la solidité des relations historiques, culturelles, sociales, économiques et sécuritaires avec le Liban. Pour lui, « ces rapports ne peuvent pas être annulés par le retrait des forces syriennes ». M. Chareh a également affirmé que « la sécurité des deux pays est liée », avant d’assurer que Damas soutenait « la tenue des élections à la date prévue par les parties libanaises ». À la question de savoir si la Syrie comptait coopérer avec la commission d’enquête internationale qui pourrait être formée pour faire la lumière sur l’assassinat de Hariri, M. Chareh a refusé de répondre en arguant du fait que la mission de M. Roed-Larsen se limitait à l’application de la 1559. Il n’a pas non plus commenté une précision du responsable onusien qui, en réponse à une question, avait sans ambages affirmé que les fermes de Chebaa appartiennent à la Syrie. M. Chareh a fait état de son « optimisme ». L’application de la 1559 « doit supprimer le malentendu entre la Syrie et les États-Unis », a-t-il dit, avant d’écarter la possibilité de négociations de paix entre Israël et le Liban sans la participation de la Syrie. « Les deux volets (syrien et libanais) sont unis par la force de l’histoire, de la géographie et de la situation sociale des deux pays », a affirmé le chef de la diplomatie syrienne. « Personne ne peut imaginer que le Liban puisse faire la paix sans la Syrie. Ceci est une réalité que les jours prochains vont prouver », a-t-il ajouté. Il a par ailleurs exprimé son appui à une initiative de paix arabe prévoyant une normalisation des relations entre les pays arabes et Israël, en échange du retrait israélien des territoires arabes occupés en 1967. Larsen à Beyrouth Si, à Damas, les entretiens de M. Roed-Larsen ont exclusivement porté sur l’application de la 1559, à Beyrouth il seront axés sur trois points : le repli syrien, l’organisation des élections législatives dans les délais constitutionnels et la commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri. Pour ce qui est du repli syrien, on indique de sources informées que l’émissaire de Kofi Annan, dont les entretiens à Damas ont pris fin dans la matinée, n’est arrivé à Beyrouth qu’après 20h parce qu’il avait pris part dans la capitale syrienne à des réunions destinées à établir dans le détail le calendrier programme du retrait syrien total, qui sera examiné par la commission militaire mixte libano-syrienne. Celle-ci doit se réunir dans les prochaines quarante-huit heures, probablement demain, mardi, après la fin de la mission de M. Roed-Larsen au Liban. Ce dernier sera reçu par le ministre démissionnaire de la Défense, Abdel Rahim Mrad, le commandant en chef de l’armée, le général Michel Sleimane, le président Émile Lahoud, les chefs du Parlement, Nabih Berry, et de la diplomatie, Mahmoud Hammoud, avant de s’entretenir en fin d’après-midi avec le Premier ministre désigné, Omar Karamé. Il souhaite obtenir l’accord de ses interlocuteurs sur l’envoi d’une mission d’experts onusiens pour vérifier que le retrait syrien est total. En cas de réponse positive du Liban, M. Roed-Larsen doit s’entendre avec les responsables sur la participation d’officiers libanais à cette mission. De mêmes sources, on indique que l’émissaire onusien a officiellement informé Beyrouth qu’il souhaite visiter des postes syriens évacués, juste après ses entretiens avec M. Mrad et le général Sleimane. En ce qui concerne les législatives, on indique de même source que M. Roed-Larsen a établi un lien entre les attentats à l’explosif au Liban et les élections, insistant sur la tenue du scrutin. Selon les mêmes sources, l’ambassadeur d’une puissance occidentale a mis en garde contre des pressions qui seraient exercées sur le Liban en cas de tentatives d’ajourner le scrutin alors qu’un autre ambassadeur mettait en garde contre « un chaos » au Liban si les élections n’ont pas lieu. Avec ses interlocuteurs libanais, M. Roed-Larsen doit également discuter du projet de résolution – élaboré conjointement par la France, les États-Unis et la Grande-Bretagne – visant à mettre en place une commission d’enquête internationale sur l’assassinat de Rafic Hariri. De mêmes sources, on indique que la Russie a élaboré un projet de résolution indépendant incluant les amendements que Beyrouth souhaite apporter au projet sous examen en Conseil de sécurité. Le Liban souhaite notamment que soit biffée des attendus du projet de résolution la phrase affirmant que « le processus libanais d’investigation n’a ni la capacité ni l’engagement pour aboutir à des conclusions satisfaisantes et crédibles ». Il souhaite aussi que le mot « indépendante » dans « commission indépendante » soit abandonné, tout comme le mot « tous » dans « accès de la commission à tous les documents, témoignages, informations et preuves… » Khalil FLEYHANE

Devant l’envoyé spécial de l’Onu, Terjé Roed-Larsen, les autorités syriennes se sont engagées à retirer avant le 30 avril leurs forces et leurs services de renseignements du Liban, et ont accepté l’envoi d’experts onusiens pour vérifier que ce retrait est bel et bien « total ». M. Roed-Larsen, qui a tenu dans l’après-midi avec des responsables syriens une...